Bain de sang dans une mer jaune
Après la bombe The Chaser, son premier film, le jeune réalisateur montant de Corée du Sud, Na Hong-jin, revient avec un polar dans la même veine que le précédent, c'est-à-dire dans la lignée de ces films sombres et violents très en vogue dans le cinéma coréen. Cependant, The Murderer est plus long et donc plus étoffé et le principal intérêt repose dans ses 45 premières minutes c'est-à-dire l'élaboration du meurtre, qui devient un détail dans cette maîtrise de la mise en scène et du récit. Le héros guette, calcule puis recalcule. Ensuite, le récit se recentre sur une parfaite maîtrise des codes du genre sans pour autant les transcender. L'ensemble reste diaboliquement efficace et accroche le spectateur avec son sens du rythme et ses deux interprètes principaux, absolument géniaux. Le réalisateur prend les mêmes que dans The Chaser mais inverse les rôles, sympathiques. Le tout n'est pas cependant pas exempt de défauts, comme dans The Chaser le jeune réalisateur est gourmand de scènes très violentes mais inutilement longues qui n'apportent pas forcément grand chose au film. Autre gros défaut, l'histoire autour de la femme du héros qui ne sert qu'à expliquer pourquoi il accepte le travail et qui est utilisé à la fin pour une morale douteuse, inutile et grossièrement gonflée. Ce n'est heureusement pas assez pour gâcher l'excellent film qu'est The Murderer, mais on attend désormais de Na Hong-jin qu'il nous surprenne réellement.