The Queen par Naroken

Synopsis : Dimanche 31 août 1997. La princesse Diana meurt des suites d'un accident de voiture survenu sous le pont de l'Alma à Paris. Si cette disparition plonge la planète dans la stupeur, elle provoque en Grande-Bretagne un désarroi sans précédent. Alors qu'une vague d'émotion et de chagrin submerge le pays, Tony Blair, élu à une écrasante majorité au mois de mai précédent, sent instantanément que quelque chose est en train de se passer, comme si le pays tout entier avait perdu une sœur, une mère ou une fille. Au château de Balmoral en Écosse, Elizabeth II reste silencieuse, distante, apparemment indifférente. Désemparée par la réaction des Britanniques, elle ne comprend pas l'onde de choc qui ébranle le pays. Pour Tony Blair, il appartient aux dirigeants de réconforter la nation meurtrie et il lui faut absolument trouver le moyen de rapprocher la reine de ses sujets éplorés.

The Queen remplit très bien sa fonction de film historique, narrant « l'affrontement » entre Elizabeth II et le Premier ministre, Tony Blair, dans le contexte de l'assassinat de Diana. On assiste à la semaine qui suit ce drame avec ses polémiques. En effet, la reine détestait Diana de son vivant et refuse de lui rendre, à titre personnel, un hommage digne de ce nom. Stephen Frears navigue habilement entre les deux tableaux, l'assassinat et la confrontation, si bel et si bien que ces deux sujets deviennent à tour de rôle le thème principal de l'histoire.

Les images d'archives se mêlent à l'Histoire romancée, mais tout de même fidèle à la réalité. C'est ce qui fait la force, mais aussi la faiblesse de ce film.
En effet, en entamant le film, il m'est venu à l'esprit que n'ayant pas connu ces événements, il me serait très difficile de rentrer dans l'histoire et que cette dernière présenterait quelques longueurs. Or, il n'en était rien : au contraire, j'eus le sentiment d'avoir appris et d'avoir vraiment assisté aux faits, sans une seule seconde d'ennui. Ce fut donc un biopic très intéressant et enrichissant, d'autant plus que le film jongle sur nos ressentis vis-à-vis des personnages, du début à la fin du film.
Le point négatif est justement le fait que je n'eus que l'impression d'assister au déroulement des événements. Je me suis senti spectateur. Spectateur conquis, certes, mais je n'ai pas plongé dans l'histoire comme on s'identifierait à un personnage d'un roman de Jules Verne ( je sais, ça n'a rien à voir ). C'est souvent le problème de ces films proches d'un événement historique, l'identité des personnages est tellement connue et déjà ancrée dans la tête du spectateur qu'il est difficile de s'assimiler aux héros.

En ce qui concerne la trame de l'histoire, les tensions et les rapports de force entre la famille royale, le peuple et le Premier ministre sont plutôt bien développés et subtilement nuancés. Entre la presse à scandale, les réticences de Elizabeth II et du prince Philip et les attentes du peuple, soutenu par Tony Blair ; l'organisation complexe du film est rondement menée : les jours ainsi que les retournements de situation s'enchaînent expressément mais agilement. Le Premier ministre hésite entre renouveau et traditions, entre respect et opposition face à une reine qui, malgré les soupçons portés sur elle, est présentée de manière positive.

C'est donc à la fois un film historique et politique. Il alterne entre l'intimité de la famille royale dans le château de Balmoral en Écosse et la vie politique, accompagnée de ses scandales et de ses rapports de force.
Film intéressant, à voir pour mieux comprendre les mécanismes de la couronne lors de la tragique mort de la princesse du peuple.

Merci à guiboy584 pour cette découverte !