The Rocky Horror Picture Show est un film qui donne le tournis. Adaptation de la comédie musicale éponyme avec une partie de la troupe d’origine, il fait un four avant de connaitre le succès dans des séances diffusées à minuit. Plus de 30 ans après sa sortie, il est encore projeté dans de nombreuses salles, notamment dans un cinéma parisien qui ne l’a pas déprogrammé depuis plus de 20 ans ! Les séances sont connues pour l’engouement des spectateurs, nombre d’entre eux se présentant costumés et armés d’accessoires pour rejouer des scènes du film pendant la projection.

Il faut dire que RHPS n’est pas un film comme les autres. Les comédies musicales le sont rarement. Celle-ci peut se prendre soit comme un hommage parodique au cinéma bis, aux films fantastiques, et aux productions de la RKO, soit comme un délire foutraque, kitsch, décomplexé, et diablement entrainant, à grand renfort de drogues et de liberté sexuelle. Tout dépend de votre attachement au cinéma de genre. Les deux aspects n’ont heureusement rien d’incompatible.

Tim Curry, méconnaissable, incarne un « travesti transylvanien » excentrique, dévergondé, et surtout dangereux, bien décidé à décoincer un peu le jeune couple bien propre sur lui qui vient de sonner à sa porte. Dans le même temps, il cherche à mettre au point un homme artificiel, blond et musclé, pour lui servir d’objet sexuel. Le tout entouré de deux inquiétants domestiques incestueux, d’un rockeur livreur, d’une groupie, et d’invités transylvaniens ; avec comme cadre un vrai décor de série B, un manoir anglais régulièrement utilisé pour les films d’horreur gothique de la Hammer (et accessoirement l’endroit depuis lequel le Général de Gaulle émit son célèbre appel du 18 Juin).

Outre ses références, ses excès, et sa grande liberté sexuelle, RHPS se caractérise par sa bande-son, du pur rock’n roll des années 70, aujourd’hui un peu désuet mais qui n’a rien perdu de son pouvoir entrainant. Il explique en grande partie l’attitude des spectateurs lors des projections : en écoutant de tels rythmes, comment ne pas avoir envie de se lever de son fauteuil et de partir dans la danse avec les personnages ? Surtout quand le calme et très professionnel Charles Gray explique les pas de danse, avant de monter sur son bureau quelques instants plus tard pour donner une démonstration. La légende veut que Vincent Price, grand amateur de la pièce d’origine, aurait dû tenir son rôle mais dut décliner faute de temps ; il faut reconnaitre à Charles Gray que nous n’y perdons pas au change.

The Rocky Horror Picture Show ne ressemble probablement à rien de ce que vous avez déjà vu. Pas la peine de s’y connaitre en « double feature » ou d’apprécier les comédies musicales pour découvrir cette œuvre hybride, libertine, kitsch, drôle et palpitante. Un film culte qui, indubitablement, mérite amplement ce statut.
La prochaine fois que je monte sur Paris, je m’offre une projection en salle, rien que pour l’ambiance déjantée qu’il doit y avoir.

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le 21 août 2012

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Ninesisters

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