Sorte d'instantané d'une jeunesse dévergondée et décomplexée tenant plus du fantasme d'un vieil homme qui ne s'est jamais remis de sa jeunesse, Smell of us est un récit sans queue ni tête (littéralement) qui tente de suivre quelques jeunes gens appartenant au même cercle d'amis s'adonnant entre autre au sexe contre de l'argent avec notamment de vieux pervers. S'il y a vaguement une tentative d'histoire, le blondinet dont le froid détachement et l'égoïsme serait justifié par une mère aussi folle qu'abusive (donnant lieu à une scène d'une drôlerie pathétique aussi intense que la scène est malsaine et pue le vice), ou encore son ami homo amoureux malheureux de ne recevoir aucune réponse à ses démonstration d'amour finir par se foutre en l'air tué par la froideur de ceux qui l'entourent, la seule fille de la bande qui pour répondre à sa solitude atroce brûle des voitures, couche avec ses potes qui sont tous homos à son grand désespoir et tente vaguement de comprendre d'où vient l'argent des garçons sans que cela n'aboutisse à quoi que ce soit d'ailleurs. Des vaines tentatives de raconter quelque chose qui au final ne racontent rien du tout si ce n'est le vide absolu de ce film. Smell of us est une tentative ratée de poésie, Larry Clark ne parvenant pas à faire s'entrecroisé les récits pas plus qu'il ne parvient à utiliser correctement le found foutage maladroitement introduit. On sent un tas de bonnes intentions tuées dans l'oeuf par manque d'intelligence de mise en scène. Beaucoup d'ambitions qui finissent par ne rien donner du tout si ce n'est une certaine vulgarité et un pathos abyssal. Au final le film parle bien plus des regrets de son auteur, d'une certaine mélancolie d'une jeunesse perdue, d'une certaine perversité aussi, si bien qu'on se demande si la première raison d'être du film n'était pas de tripoter un bel ange blond plus qu'autre chose. Vain, creux, Smell of us est sans doute un exemple de ce qu'il ne faut pas faire. Larry Clark n'est pas un poète mais sans doute a-t-il quelque chose à dire, difficile à percevoir cependant dans cette tentative ratée de cinéma.
Sophia
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le 15 févr. 2015

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