ATTENTION ! Nouvel arrivage coréen sur nos terres occidentales, "THE VILLAINESS" a déjà la forte réputation de "game changer" dans le paysage du cinéma d'action global (comprenant donc les films d'actions orientaux et occidentaux), le film ayant bénéficié d'un excellent bouche à oreilles aux USA !
Bon, on a déjà eu affaire à ce genre de communication très fiévreuse, pour le meilleur (le trailer de "MAD MAX : FURY ROAD" aura retourné à lui seul un bon paquet de gueules et un nombre incalculables de culs) comme pour le pire (le très moche "THE RAID", hypé par une armada de gens bourrés lors du Festival de Toronto), et à ma (très) grande tristesse, je me retrouve à placer cette dernière livraison coréenne dans la deuxième catégorie (hautement subjective, vous en conviendrez).
Car passé une intro bourrine et intense en vue subjective (un exercice de style plaisant mais un peu trop tiré en longueur, ce qui peut finir par agacer par abus de shakycam), on se retrouve propulsé dans un récit très confus, à la narration éclatée (la progression de l'héroïne du film est régulièrement entrecoupée de flashbacks, procédé hyper lourd qui ruine toute implication dans l'intrigue), avec le parti-pris très TRES casse gueule d'avoir fait changer le visage de la protagoniste (pour cause de changement d'identité) et (PIRE !) de verser dans la romance incroyablement cul-cul !
Alors oui, dis comme ça, ça s'annonce être un méga bordel... et ça l'est, indubitablement. Surtout que chaque flashback n'apporte pas forcément des réponses ou des explications à cette intrigue fumeuse d'agents-féminins-méga-secrets-chargées-d'exécuter-des contrats-sous-une-fausse-identité-complètement-inventée ! Pire même, on ne comprend même plus les motivations de chaque personnage, certains changeant de camp après avoir été tué... puis être revenu à la vie ! Histoire d'être clair et limpide !
Concernant les scènes d'action, la déception s'avère être plus grande encore ! Car toutes ces belles promesses de pugilat nous retournant le cerveau ne sont en fait que de la poudre aux yeux ! C'est bien simple, outre la chorégraphie ruinée par les mouvements de shakycam, le tout est cadré en grand angle, sans jamais s'interroger sur des questions plus primordiales de scénographie ! Alors oui, on a des caméras qui passent sous des motos roulant à fond et quelques plans séquences assez intéressants, mais j'ai trouvé le tout si illusoire !
Car il est important de mentionner qu'avant d'être un cinéaste, le réalisateur Jeong BYEONG-GIL était lui même cascadeur ! On peut dès lors très bien imaginer que notre bonhomme sache utiliser sa caméra afin de réussir d'authentiques scènes d'action, mais malheureusement il semble être incapable de littéralement "mettre en scène" l'action, c'est à dire lui donner une couleur, un rythme, une intensité !
J'ai eu d'avantage l'impression de voir un mec faire joujou avec sa caméra qu'un cinéaste ayant l'intention de réaliser un gros film d'action qui botte des culs !
Vraiment dommage, surtout que le film semble partir sous de très bonnes intentions puisqu'il s'agit également du premier protagoniste féminin pour un film d'action coréen !
La critique vidéo FILM/20 (réalisée lors de l'Etrange Festival) du film THE VILLAINESS, c'est ici, à 05:02 !