Quiconque a eu un jour la chance de fouler le sol New Yorkais, pour un jour ou plus, a forcément rencotré un de ses artistes des rues, utilisant simplement un seau ou une baguette pour laisser libre cours aux pulsions rythmique qui parcourent leur corps. Véritables performances, ces concerts improvisés sont tel le coeur battant de la ville. C'est aussi le point de départ et le centre de cette très belle comédie dramatique.
Première incursion dans le monde de la réalisation et premier coup de maître pour Thomas McCarthy, dont le Visitor aura été l'un des films de l'année 2008. Touchant par sa simplicité, à la fois dans la réalisation ou dans l'histoire, le film marque par la véracité de ses situations, et la profonde humanité de ses personnages. Laissant le temps à l'ambiance de se mettre en place, le scénariste choisit volontairement de laisser très peu de place aux discours. Peu de dialogues, mais tant de sous entendus passant dans le regard de ses acteurs, une performance rare et d'autant plus appréciable.
Il faut dire aussi qu'il peut compter sur d'excellents acteurs. Inconnus pour la plupart, ils aspirent tous la pellicule, par des performances d'un réalisme confondant. La palme revient à Richard Jenkins, au centre du film, dont la prestation tout en retenue lui aura d'ailleurs valu une nomination à l'oscar méritée. Mais l'acteur principal, comme souvent, c'est la ville elle même, dont les personnages rythment la vie de leurs percussions.
Un très beau film d'une grande simplicité, mais touchant par sa véracité. On n'a plus qu'une envie après ces quatre vingt dix minutes : saisir son djembé et partir rejoindre ces "drums circle" qui pullulent dans Central Park...