Lueur.

Le cinéma indien ne se résume pas aux fantaisies Bollywoodiennes, et Thithi en est un bel exemple.
Le film se passe dans une région reculée d'Inde, et n'est ni en hindi, ni en Tamul, mais en kannada.
C'est incroyable le nombre de dialectes et de cultures dans un même pays.
Thithi commence par la mort d'un vieil homme (centenaire, quand même !), aigri, faisant des remarques désobligeantes à toute personne passant dans ses parages.
S'ensuit toute l'organisation autour des rituels pour les funérailles.
Thithi s'intéresse aux proches du défunt vieillard, à savoir son fils (Gaddappa), son petit-fils (Thammanna), et son arrière petit-fils, à leur caractère, leur manière de voir les choses, leur train de vie.
Gaddappa est le plus intéressant. Il est celui au centre des choses. Choses qui d'ailleurs ne l'intéressent pas.
Les rituels funéraires traditionnels? Il n'en a que faire.
Les terrains en succession, l'argent que cela peut apporter? Il n'en a que faire.
Les intrigues de son fils? Cela lui passe au-dessus.
Tout glisse sur lui.
Gaddappa est un esprit libre. Il est extrêmement attachant. Sa seule préoccupation: toujours avoir une petite bouteille d'alcool (fort, évidemment).
Gaddappa est une lueur dans la noirceur de la société Indienne, souvent dépeinte dans le cinéma d'auteur Indien (Ugly, ou Visaranai).
Plus tard, nous aurons droit à un magnifique monologue, poignant, touchant, qui nous en apprendra beaucoup sur ce personnage atypique.
La réalisation est très réussie. Raam Reddy sait placer et utiliser sa caméra.
Il le fait avec beaucoup de sobriété et de subtilité.
L'ensemble est bien ficelé pour un résultat convaincant.
Il y a un bon équilibre dans la narration des différentes intrigues des 3 personnages.
On se laisse porter jusqu'au bout sans ennui.
Et puis cette affiche, elle est superbe.
Un film méconnu qui mérite pourtant qu'on s'y intéresse.
Les étoiles étaient alignées pour Thithi. Sa qualité en est la preuve.
J'ai particulièrement apprécié le dernier plan, simple et beau, qui en dit long sans un mot sur notre vagabond.
Une lueur dans la nuit...