CRITIQUE SUSCEPTIBLE DE CONTENIR DES SPOILERS:
Eh bien nous y voici: le grand chelem des films de super héros. Si l'année dernière Iron Man 2 était le seul a figurer dans cette case, cette année c'est le grand deballage continuant jusqu'à l'année prochaine: X-Men First Class, Captain America, Avengers, Green Lantern, Dark Knight Rises, Superman, Spider-Man...
Thor a de la chance: en figurant en premier, il s'assure d'aucun problème de digestion de comic book film chez le spectateur pour l'instant.
Cependant il est vrai que le nom de Kenneth Brannagh était à la fois excitant et inquiétant. C'est pas le yes man ordinaire, mais justement, il n'a jamais tenu les rennes de grosses productions et pouvait pondre un film ou chaque choix artistique le depasserait.
Surtout avec Marvel, qui se sert de ces films pour installer un film de Joss Whedon (vous voyez le niveau...).
Pourtant il suffit de regarder le Hamlet de Brannagh, pour comprendre que le rosbeef, il a du sens du grandiose à revendre et pas qu'un peu.
Et c'est ainsi la première chose qui frappe dans Thor.
Les plans d'Asgaard, majestueux.
Un vrai regal pour les yeux, orchestrés par une boite de FX bien de chez nous (cocorico !). Non seulement, la cité des êtres divins est magnifique mais elle est convaincante. On y croit à cet autre univers. Si bien que Brannagh peut se permettre de coller des armures à la Saint Seya sur ses personnages, on est déjà dans sa poche. Il peut même nous balancer Anthony Hopkins en roi sage et père meurtri, fuck it, on y voit que du feu !
D'ailleurs de la part de Brannagh, il fallait bien s'y attendre, tout les acteurs sont au diapason.
Même Rene Russo sortie du grenier, qui a un temps d'apparition aussi court que les poils de mes couilles, ses quelques répliques, elle nous les sort avec une conviction sans égal.
Il fallait bien un avide fan de Shakespeare pour transformer une grande brute australienne en un personnage charismatique, crédible de bout en bout dans son "character developpment".
Bref, Thor ca nous envoie du lourd, même dans ses scènes d'action, bien qu'on peut y repprocher une legere tendance vers l'ultra cut.
On sent même que parfois Brannagh sort du simple blockbuster formalisé. Dans sa scène ou les Warriors Three debarquent sur Terre, il serait facile de comparer cela à ses adaptations théatrales, ou Brannagh ne se sent plus à l'aise avec le monde dans lequel il vit.
Un tableau qui serait idyllique en somme, si Marvel avait laissé une demie heure de plus pour laisser le Rosbeef s'exprimer mieux que ca et laisser un peu plus de temps à la romance entre Natalie Portman et Chris Hemsworth (et enlever un peu du Shield, ca n'aurait pas fait de mal).
Mais la ou réside le gros défaut du film, c'est dans le final.
Loki y devient completement con par une chose: son complot d'assassinat sur Odin.
Pourquoi le faire ? Serieusement ? Il dit vouloir être à la hauteur de son frère, mais il y'est ! Il n'est pas banni a la différence de Thor et de plus il tient son père par les couilles au sujet du secret de sa naissance. Il est pret pour devenir roi ! En plus mettons qu'il avait encore un complexe: en détruisant Jotunheim, il fait exactement ce que son père prohibait.
Bien joué Smarties !
En vrai, cette tentative d'assassinat n'aurait jamais du exister. Loki aurait du juste poser son cul sur le trone de roi et quand Thor revenait pour lui défoncer la gueule, il mettait en marche le Bifrost et aurait accusé son frère de l'avoir fait.
La ca aurait été beaucoup plus logique et crédible.
Sinon pour le reste, Thor fait efficacement sont travail de grand spectacle pour petit et grand, accompagnée d'une musique de Patrick Doyle majestueuse (sauf pour le moment ou Thor confronte le Destroyer).
De plus il est drole. Pourquoi s'en priver alors ?