Gattaca is so cool

Un très bon concept de base, mais utilisé sous un très mauvais angle et avec tous les travers d'une grosse production hollywoodienne. C'est un peu plus d'une heure trente pendant laquelle j'ai effectivement perdu mon temps.

Je viens de finir Gattaca du même réalisateur, un petit chef d'oeuvre.
Je m'attendais un peu naïvement à retrouver la même magie et la même profondeur dans ce film. Mais il n'en fut rien. Gattaca lui aussi partait d'un très bon concept, mais bien exploité, le film évitant tout manichéisme, nous laissant suivre l'intrigue sans jamais nous imposer de manière trop marquée son discours et nous laissant le luxe de l'effet de surprise. Tout ce que n'arrive justement pas à faire cette version 2011 remasterisée pour ados hystériques, gros, gras et boutonneux, fans des MTV Music Awards, de Justin Timberlake et de Coca-Cola.

Dans "Time out" (au passage chapeau pour la localisation du titre original "In Time"), les progrès de la génétique donnent droit à tout être humain à un capital temps identique de 25 ans. Au delà commence votre vie d'adulte: un compteur personnel incrusté sur l'avant bras déclenche un compte à rebours d'un an, dont l'issue est la mort. Tout est alors question, non pas de gagner suffisamment d'argent pour vivre, mais de tenter de repousser le plus longtemps possible sa propre mort en s'octroyant pas les moyens les plus divers quelques minutes, heures, semaines supplémentaires.

Bien évidemment, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne face au système et il est facile de faire l'analogie avec notre modèle économique actuel et les importants déséquilibres qu'il engendre.

Là où il y avait sans doute pas mal de grain à moudre avec des questions soulevées loin d'être inintéressantes, le film nous embarque plutôt dans une espèce de robin des bois des temps modernes, avec dans le rôle principal, l'irréprochable Justin Timberlake. Sa mission est d'une originalité folle pour un job de robin des bois: reprendre le temps aux riches pour le redistribuer aux pauvres des ghettos... De l'ultra conventionnel, de l'attendu, du stéréotype à gogo. L'ennui et la déception. Un réalisateur qui n'a peut-être pas pu avoir toute la liberté nécessaire pour faire de cette bonne idée de base un grand film.