Toy Story 4
7.1
Toy Story 4

Long-métrage d'animation de Josh Cooley (2019)

Précision: Toy Story est pour moi un fidèle compagnon de route; j'avais 10 ans quand le premier chef-d'oeuvre de Pixar s'est dévoilé au cinéma devant mes yeux ébahis.


Ensuite, cette trilogie en devenir et ses héros n'ont cessé de me faire rêver, de m'inspirer et de me faire garder foi en l'existence d'un cinéma d'animation hollywoodien de qualité.
Oui, même si Disney-Pixar s'égare parfois, il subsisterait toujours quelque part cet instinct créatif, cette flamme originelle qui vous donnerait à vous-même l'envie de vous lancer, de raconter des histoires peu importe l'âge de votre public.


Puis vint l'annonce d'un quatrième épisode et son lot d'inquiétudes... Qu'ont-ils de plus à raconter? La trilogie n'était-elle pas suffisamment aboutie? Vont-ils tout gâcher avec un épisode de trop? Pompe à fric ou oeuvre sincère?


Et le 26 juin 2019 arrive, on entre en salle obscure avec la boule au ventre, de peur qu'après Le Hobbit et autres Dragons, l'industrie ne viennent encore pourrir l'une de nos sagas favorites sans scrupule avec ses films superflus qui vous ternissent jusqu'à vos pensées nostalgiques, jadis réconfortantes.


Après les bandes-annonces, les lumières se tamisent puis c'est le noir et le court-métrage...euh Toy Story 4 commence?!


Et le court-métrage? PAS DE COURT-METRAGE ?!


PIXAR EST-IL MORT !?!


Ah, ma petite voix me me glisse qu'ils ont créé une branche en interne pour laisser libre cours aux idées des jeunes animateurs. Terminée l'obligation du court-métrage avant chaque film, maintenant c'est buffet à volonté.


Merci Google, hum, petite voix.


Mais alors, Toy Story 4 commence directement?! J'étais pas prêt ! On se ressaisit et on tente de profiter du photo-réalisme des premiers décors qui apparaissent sous nos yeux, détrempés par une pluie battante, l'illusion est parfaite.


La forme est sublime, mais quid du fond?


Après un prologue mené tambours battants qui pose les enjeux du film, on commence à devenir nerveux: d'abord, la petite Bonnie nous fait le coup très classique des vieux jouets laissés au placard pour s'amuser avec les plus clinquants (Woody étant évidemment le ramasse-poussières de service).
Ensuite, elle se fabrique littéralement un nouveau jouet qui se nommera sobrement Fourchette; composé dudit couvert en plastique usagé agrémenté d'autres objets de récup', ce nouvel ami se voit malgré lui attribué le rôle de jouet, et par extension le don "absurde" de la vie. Qu'il le veuille ou non.


D'ailleurs, Fourchette est convaincu d'être un détritus et fait tout pour retourner dans son abîme sans danger : la poubelle.
C'est précisément là qu'on commence à perdre patience puisque l'oeuvre prend une tournure inoffensive, à base de gags visuels où Woody cherche inlassablement à empêcher le nouveau jouet de retourner aux déchets durant une escapade familiale vers la fête foraine.


Cependant, après une demi-heure, enfin, Toy Story 4 cesse de tourner en rond et retrouve l'étincelle quand Woody entre en contact avec une vieille connaissance, Bo Peep, alias La Bergère, ce personnage secondaire qui laissa un vide derrière elle après avoir été donnée à un nouvel acquéreur, préfigurant le destin des autres protagonistes.
Elle est donc de retour, s'étant réinventé une vie épanouie de rebelle, vivant au jour le jour avec sa bande de jouets perdus.


Dès sa réapparition, la narration trouve son rythme de croisière et le film dévoile le secret de sa légitime existence en plus d'introduire une galerie de nouveaux personnages plus drôles les uns que les autres: par exemple, le cascadeur "raté" Duke Caboom saura vous toucher tandis qu'on s'efforce de ne pas rire trop fort à chaque apparition des inséparables Ducky et Bunny, véritable duo de stand-up dont je ne dévoilerai rien pour que votre surprise reste intacte.
Même l'étonnant nouvel antagoniste est réussi car tout est mis en oeuvre pour que nous le comprenions et tissions un lien avec lui...


Une pléiade de nouveaux jouets qui font ici passer les humains et leurs envies au second plan.
Voilà ! C'est précisément là que se dissimulait le coeur de ce nouvel opus; là où la trilogie se focalisait sur l'anxiété de se séparer de l'humain, Toy Story 4 se concentre plutôt sur cette notion abstraite qu'est la raison de vivre et sur la prise de pouvoir sur son propre destin.
Pour la première fois, le studio parle intrinsèquement des jouets plutôt que de leurs liens avec leur propriétaire, puisque leur inévitable côté éphémère nuit à la tranquillité des plus obstinés, tels que Woody et son groupe de toujours.


Bien sûr, rien de ceci ne m'est apparu durant le visionnage du long-métrage, devant lequel j'ai à nouveau ri et pleuré comme l'enfant de 10 ans encore en moi.
En effet, directement après s'être délecté de ce grand spectacle visuellement stupéfiant, orchestré de main de maître, on se dit simplement que que si Toy Story 3 était l'adieu à Andy, le 4 est la conclusion que Woody méritait...


Puis les lumières se rallument et les thématiques infusent, s'imposent à nous, doublées du soulagement de ne pas avoir vu nos précieux souvenirs saccagés.


Et maintenant, Pixar, merci de ne plus y toucher. Laissez votre incroyable saga s'installer confortablement au rang des meilleures de l'Histoire du Cinéma...


Conseillé: Aux fans, qu'ils soient petits ou grands, de la trilogie Toy Story.


Déconseillé: A ceux qui n'entrent pas dans cette catégorie.


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christophe1986
9
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Créée

le 3 nov. 2019

Critique lue 98 fois

christophe1986

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