Transformers fait partie des sagas les plus détestées du cinéma et plus largement, on évoque facilement la haine envers Michael Bay, l'un des réalisateurs les plus controversés de sa génération. Pour beaucoup, son cinéma à quelques mots: Boom, Boom et Boom. Dans un sens, je suis d'accord, ce n'est pas lui qui ferait un film ultra-complexe, long et lent et où il faut réfléchir. Mais l'inverse est vrai aussi: n'est pas Michael Bay qui veut. Car oui, on peut lancer toutes les attaques du monde à son cinéma mais, il est aujourd'hui l'un des maîtres du blockbuster moderne. Il suffit de voir les chiffres de la saga pour comprendre que lui, il sait comment faire marcher la machine à billet. Mais revenons à nos moutons: Transformers, La Face cachée de La Lune est donc le troisième volet de la saga de robot. Selon moi, s'il faut en voir un sur les 5, c'est bien celui-ci. Et je compte bien montrer pourquoi.


Pour base, qu'est-ce qu'un blockbuster? De manière générale, c'est un film au budget pharaonique, offrant du grand spectacle au public et raflant la mise en termes de box-office. Ce genre (on peut clairement parler de genre à ce stade-là) possède des codes bien particuliers. Il existe tellement de sous-genre de blockbuster qu'on pourrait écrire un livre dessus sans difficulté. Peut-on dire que ce film est l'exemple typique du blockbuster américain? Et bien oui. On a tous les ingrédients: un film pas prise de tête, avec un scénario simple, des personnages survolés le but étant d'offrir du spectacle popcorn au public. Cependant, n'allons pas trop vite. Il existe également des blockbusters qui font réfléchir: Inception en est le chef de file par excellence. C'est là qu'une fracture s'opère en deux grands sous-genres: le blockbuster qui fait réfléchir et le blockbuster qui vide la tête. Transformers entre donc dans la seconde catégorie.


C'est à ce moment-là qu'il faut se poser une question: pourquoi la saga est-elle tant critiquée? La réponse résulte d'un véritable paradoxe. Autant, je suis d'accord, le cinquième volet est vraiment mauvais, rien ne va. Mais, pour celui-ci, on a exactement ce qu'on peut attendre d'un blockbuster de ce niveau. Depuis le début de la saga, il n'y a jamais eu la volonté de faire des grandes phrases, des grandes réflexions autour de la condition des robots face à la condition humaine. Pour cela, tournez-vous vers I Robot. Clairement, le but recherché est le suivant: faire tout péter. Dans un sens, les premiers penseurs du cinéma se retourneraient dans leurs tombes en voyant cela mais l'industrie du divertissement, c'est comme cela qu'elle marche. Le cinéma est une usine à rêve: Honnêtement, qui ne rêve pas de vivre des aventures extraordinaires comme Sam? Même secrètement, on l'a déjà tous voulu.


Attention, je ne dis pas que ce film est un grand film, on est loin du compte, je dis simplement que ce film répond à des codes bien précis et qu'il fait parfaitement son taf. C'est clairement le genre de film qu'on regarde après une longue journée de merde. Un bon gros foutoir comme on les aime, des explosions, des phrases nulles etc... C'est pour cela que je défends ce film. Je lui reconnais des défauts indéniables, à commencer par le personnage de Sam. Mais, pour moi, on ne peut pas attendre plus d'un film basé sur des jouets à la base. Surtout que, pour le coup, celui-là dépasse les précédents en matière de profondeur. C'est vraiment le seul de la saga où on voit clairement des humains se faire massacrer.


Il faut également reconnaître le talent des différentes équipes des effets spéciaux. On ne peut pas dire que le film est moche, on a le droit à certains plans vraiment très bien montés. Je pense à la charge d'Optimus Prime dans le dernier tiers du film: clairement, on atteint un seuil épique de haut niveau entre les explosions, la musique de Steve Jablonsky et le montage, on a là du pur divertissement. D'ailleurs, pour revenir rapidement sur la musique, cette saga possède un OST très reconnaissable et reconnu. Personnellement, dès les premières notes de Arrival To Earth, j'ai le frisson (je suis facilement impressionnable sur ce point de vue-là, je vous l'accorde).


Le scénario, gros point noir de la saga. Et bien, oui, le scénario est faible. Tout est prévisible. On sait très bien que certains des héros ne peuvent pas mourir comme Bee. On sait très bien qu'Optimus va nous sortir des phrases épiques mais ne voulant rien dire. On voit très bien que Shia Laboeuf est une brèle. Mais, on s'en fout, c'est Transformers, c'est Michael Bay, c'est du boom boom et ça n'a aucunement la prétention de faire mieux.


Pour conclure, oui, j'aime Transformers, c'est un plaisir coupable que j'assume parfaitement (sauf le 5, lui n'aurait clairement pas dû exister). J'aime l'univers, j'aime le visuel, j'aime le côté too much. Mais, je n'attends rien de ces films, seulement du divertissement pur, car, ils ne peuvent pas proposer autre chose. Un peu plus de violence, un peu de profondeur, bien sûr, c'est envisageable, mais, honnêtement, ce troisième volet qui est le meilleur pour moi, fais parfaitement son job: il divertit. Tout simplement.

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le 24 déc. 2018

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Bastien Rae

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