"Je ne suis pas un ange"/"Mort aux cons". Emprise? sur sa fille. Son film: 1e Tueurs nés? BennyHill?

✘_______________Jusqu'au 28/04/22 sur arte (52 mins).

✘_______________Décidément, je devrais vraiment me souvenir du nom d' Yves Jeuland car ce que j'ai vu de ses docs ne m'ont pas déçu jusqu'à présent: notamment celui sur Piccoli, sur Marceline Loridan-Ivens, Charlie Chaplin, Jean Gabin...sauf celui sur Delanoë.
C'est ici aussi réalisé par une Lucie Caries (dont le doc. sur mon Lino Ventura est exemplaire).

✘_______________Entre autres, Jean-Louis Trintignant raconte que Bernardo Bertolucci lui a définitivement admis souriant avoir utilisé son horrible deuil pour le tournage du 'Conformiste' que légalement Trintignant n'a pas "pu interrompre" alors qu'il venait de trouver son bébé mort, ce qui n'était alors pas prévu et pris en compte "par les assurances"...
J'ai déjà croisé une interview de ce Bernardo hilare m'admettant que Maria Schneider ne savait pas ce qui allait lui arriver sur le tournage du 'Dernier Tango à Paris': lui "et Brando" ne lui avaient, entre autres, pas dit qu'elle allait vraiment se faire pénétrer. (Bulle Ogier dans ses mémoires n'est pas convaincue de cette version et pense que Maria Schneider était déjà souffrante).

Mère et fils/Mort aux cons:
✘_______________Bien avant Oliver Stone et son sarcastique couple dans 'Tueurs nés', Jean-Louis Trintignant avait réalisé un film sur une virée sanglante aussi d'un duo, mais mère et fils, tuant des gens.
Un an avant, son film est déjà une sorte de 'Massacre à la tronçonneuse' mais en sidecar et dans le beau Gard.
Il confie vénérer "l'humour noir" dont il a déjà fait usage dés son si bon titre ironique: 'Une journée bien remplie' (dont j'aime beaucoup le fin ouverte. Rare dans un film. Il nous laisse imaginer la suite)..
Lors d'une scène, il met en très gros plan le slogan: "Mort aux cons".

Père et fille/ L'Emprise/"pervers narcissique"???:
✘_______________Certes, il perd un enfant bébé. Il perd un enfant adulte.
Mais sa femme niçoise et artiste, Nadine Trintignant, raconte une anecdote horrible où le père est très exigeant envers sa fille Marie. Il la vénère, l'aime, l'admire, la trouve très belle, "en tombe amoureux dés sa naissance":

..."mais les jours où elle était moins belle et en forme, il lui parlait alors très très mal pour l'en punir".
Il avoue aussi "faire pleurer sa fille" pour le plaisir de la consoler et d'être utile...

✘_______________dans certaines images d'archives (notamment celles sur l'interview par Michel Drucker, en présence de JLT): Nadine Trintignant a des airs de Chantal Ladessou?

✘_______________en interview, Orelsan a parfois un petit air de Jean-Louis Trintignant jeune surtout dans cette vidéo.

"Comment t'as pu laisser faire ça?" "Que va dire Claude Berri"?
✘_______________j'apprenais récemment que sa soeur ainée avait terrifié Agatha Christie dans son enfance en lui faisant croire qu'elle avait une autre soeur ainée, jumelle de la première en tout point, sauf la voix, que l'affabulatrice s'amusait à reproduire pour terroriser Agatha Christie.
D'où peut-être pourquoi certains de personnages et figures familiales auront parfois plusieurs faces trompeuses.
Chaton-Marmot de SC m'apprenait que l'auteur de The Thing, John Campbell, enfant ne savait pas toujours si sa maman était la vraie, car elle avait une ...soeur jumelle! Une tatie qui les visitait et le haïssait...surtout quand il se trompait.
D'où peut-être ses histoires de mistigri possédant un corps et personnages parano?
Jean-Louis Trintignant, lui, nous raconte que son père a été un héros, un résistant, enfermé à Marseille, puis est revenu parmi les premiers dans son village, perché sur un char, du haut duquel il peut mieux voir une charrette pleine "de femmes nues et tondues" (pour 'collaboration'...),
parmi lesquelles, il reconnait soudain "sa femme, qu'il sauvera de justesse".
Il ne lui "pardonna" (sic) jamais.
"Leur 20 années ensemble seront ensuite difficiles".
Mais ce papa reprochera aussi au jeune fils:

_"comment t'as pu laisser faire ça?"...
ce que Jean Louis répète et semble approuver de façon stupéfiante et très émouvante: "C'est vrai!... comment ai-je pu laisser faire cela?".
D'où peut-être pourquoi il sera tant fasciné à partir de 40 ans par "le courage physique"...en parlera autant en interviews...et débute soudain de dangereuses courses automobiles à l'âge "où les autres s'en arrêtent"...
et il se trouvera souvent très nul "en tout".
Il manque d'ailleurs de se tuer lors d'un grave accident, qui l'handicape...sa seule pensée alors étant le tournage promis à son "ami" qu'il devra annuler:
"Que va dire Claude Berri?"

✘_______________il semble aussi avouer avoir 'escroqué' son gentil premier impresario, à partir du moment où il lui a donné "un fixe par mois"...

"...je ratais exprès des auditions"

✘___________ le résumé d'arte dit juste "Né en 1930 dans un village du Vaucluse":
c'est Piollenc! "la capitale de l'ail" ...et, je croyais, du balai aussi?

"La ville possède la plus grande centrale solaire photovoltaïque flottante d'Europe...23 terrains de football...installés sur flotteurs sur lac artificiel (ancienne carrière dont les berges étaient jugées trop dangereuses pour l’aménagement d’une base nautique), ce qui permet de refroidir les panneaux et d'en augmenter le rendement..." (wiki)

J'aime que le doc est assez honnête et émet de minis gentilles réserves sur Jean Louis Trintignant:

_ "Je connais ses petits numéros ...où les gens sont perdus. Il vous analyse, vous le dit franchement 'Tu es comme ça'...Il sait presque ce que vous pensez, comment vous fonctionner. Mais je le connais par coeur" (Serge Korber)

"Ma mère était un personnage assez extravagant. Elle n'a pas accepté que je sois un garçon. Elle m'a habillé en fille jusqu'à 4 ans"(JLT)

"Le passage au noir et blanc a été rendu possible par ...l'épuisement du stock de film en couleurs":
✘_______________mon passage préféré est encore un exemple de réalité dépassée par la fiction ou quand la comédie inventée se révèle s'être réellement passée dans la vraie vie (par exemple, je trouve que des sketchs des Inconnus deviennent réalité).
Ici, c'est à un vieux sketch de Benny Hill auquel je repense (merci Youtube): en interview aussi, il joue en 1968 un réalisateur Français vénéré mais qui fait comprendre que tous les détails qui ont tant fasciné la sorte de Michel Ciment qui sur-analyse son film (joué par un si amusant Henry McGee), se révèlent quasi tous au cours de l'interview comme étant des accidents de tournage, non prévus, qui n'avaient pas le sens que leur donne le Critique:
Benny Hill joue "Pierre de Terre ou Claude Le Twit (selon les versions)"
le Critique en interview est fasciné par "le passage au noir et blanc", mais il se révèle juste un "épuisement du stock de films couleur".
une scène de restaurant "où la jeune femme révèle sa volonté de s'élever par de 'meilleures manières' " se révèle juste un problème de traduction car elle commandait juste des "moules marinières";
l'effet visuel secoué et les angles caméra "tant d'avant garde", n'étaient du qu'à un "trépied cassé";
et la superbe "idée du chien soudain dans le plan" ...se révèle une invasion non prévue où le réalisateur "voulait tuer le chien et son propriétaire car il n'a pas pu retourner la scène sans lui".
(voir benny-hill.fandom
pour cette vidéo où la franchise jouée du personnage créé par Benny Hill rappelle la franchise honnête de Jean-Louis Trintignant sur les hasards de tournage:

Car justement Trintignant raconte exactement les vannes du sketch de Benny Hill mais arrivées quasi en vrai au sujet du
'tournage d' Un homme et une femme, dont les passages au noir et blanc n'étaient pas planifiés du tout,
Claude (Lelouch) a raconté ensuite qu'il les avait choisi pour illustrer les émotions intérieures des personnages... mais la vérité est que c'était un tournage très pauvre,
peu de prévu et le passage de la couleur aux bobines de film en noir et blanc (moins exigeantes en luminosité) était uniquement motivé par les conditions de luminosité naturelle ou pas ...
on manquait juste d'éclairage et lampes donc on passait au noir et blanc...'