De bonnes idées mais... que c'est moche !

Thierry Schiel a depuis longtemps travaillé dans l'animation, que ce soit dans des productions françaises comme Astérix et la surprise de César et Le Triomphe de Babar ou dans de plus gros projets américains comme Fievel au Far West et Les 4 Dinosaures et le Cirque magique, le gaillard parisien n'est pas vraiment un nouveau venu dans le domaine. Pourtant, lorsqu'il décide de réaliser son premier long-métrage en 2002, l'affaire va se corser lorsqu'il va découvrir qu'un budget est grandement nécessaire dans un film d'animation...

Lorsque l'on constate qu'il est réalisateur, scénariste et même producteur associé sur son premier bébé, on comprend vite que Schiel tient à son film, inspiré de la célèbre légende celtique de Tristan et Iseult qui voit un jeune chevalier breton tomber amoureux de la nièce de son ennemi. Malheureusement, cette petite production franco-luxembourgeoise n'a pas l'étoffe des grands et le problème de budget va très vite handicaper le long-métrage, proposant autour de ce très sympathique scénario un visuel extrêmement inégal. Car si le chara-design varie, passant de personnages au look agréable (Puck le farfadet, Flèche le cheval, Ganelon le traître...) à d'autres repoussants (tous le reste des protagonistes humains), les sublimes décors contrastent avec une animation exécrable mêlant textures en 2D sur des modèles 3D, rendant le tout fortement désagréable.

C'est d'ailleurs fort dommage car l'idée d'un tel film reste franchement bonne, cette aventure médiévale teintée de romance, de créatures fantastiques et d'affrontements chevaleresques nous rappelant les vieux Disney d'antan. De plus, la présence de Puck le farfadet-lapin blagueur (doublé par Jacques Balutin et sa voix entraînante) apporte son lot d'humour et de féérie à cette légende ici présentée plus ou moins fidèlement. Malheureusement, ses répliques exaspèrent et font s'adresser le film aux tout petits. Autres points négatifs qui auraient pu être évités : l'ajout de chansons fleur-bleue balancées n'importe comment et un rythme pas toujours efficace (la faute à l'animation désastreuse principalement), renforçant l'idée que le long-métrage aurait peut-être du attendre d'avoir un budget plus conséquent. Dommage.