A l'heure où l'on parle beaucoup de l'argent au cinéma, Brigitte Rouan est sacrément fortiche. Avec ses deux scénaristes, elle a réussi à vendre à des producteurs un film assez improbable, sur l'amour débordant d'une mère pour ses quatre fils. En situant son histoire sur une île grecque, à la belle saison, on a l'impression qu'elle s'est offert, ainsi qu'à toute une pléiade d'acteurs, de jolies vacances, un peu laborieuses (comme le film) mais ensoleillées. Parce que, franchement, je n'aurai pas miser un sou dans cette production qui fleure l'improvisation et le remplissage. Le scénario, qui ne brille pas par son originalité, tient en quatre lignes : Jo, helleniste à la retraite, organise tous les ans un festival de théâtre en Grèce, histoire surtout de réunir auprès d'elle ses quatre fils. A cause du FMI, le maire de l'île annule les festivités. Ne reculant pas devant l'adversité, Jo squatte une magnifique villa avec vue sur mer, réunit tous les siens de sa mère à tous ses petits enfants et organise son festival, sorte de pièce aussi ridicule qu'un spectacle de fin d'année de l'école Ste Thèrèse.
C'est sans grand intérêt mais pas totalement antipathique. D'abord, il y a la Grèce, son soleil permanent et ses paysages idylliques, même si cela ne fait pas un film, en plein mois de février, j'ai aimé. Ensuite, Agnès Godard à la photo fait des prouesses, multipliant les plans plus beaux les uns que les autres, jouant avec l'architecture épurée de la villa et magnifiant cette brochette de comédiens en roue libre. Et puis, il y a dans ce film des scènes qui pourraient faire partie de ces moments inénarrables qui jalonnent l'histoire de cinéma. Ainsi, voir Emmanuelle Riva (oui, la peut être future césarisée et/ou oscarisée ) peindre en rose bonbon des phallus tout en jouant la pythie est assez savoureux. La même, juchée sur un char, au milieu de sexes géants et multicolores, la tête ceinte d'une couronne de fruits est réjouissante.
La suite sur le blog
pilyen
4
Écrit par

Créée

le 6 févr. 2013

Critique lue 609 fois

1 j'aime

pilyen

Écrit par

Critique lue 609 fois

1

D'autres avis sur Tu honoreras ta mère et ta mère

Tu honoreras ta mère et ta mère
Roland_Comte
8

Critique de Tu honoreras ta mère et ta mère par Roland Comte

Comme chaque été, Jo (Nicole Garcia) réunit ses cinq fils et leur famille sur l’île de Milos en Grèce pour y monter une pièce du répertoire antique dans un festival qu'elle a créé. C’est aussi pour...

le 13 déc. 2014

1 j'aime

Tu honoreras ta mère et ta mère
ThomasParis
7

Critique de Tu honoreras ta mère et ta mère par ThomasParis

Son précédent film tournait autour du Carole Bouquet, lorsque celle-ci dans la "force de l'âge" entreprenait de faire des travaux chez elle, avec les déboirs que cela peut coser. C'était déjà un film...

le 14 févr. 2013

1 j'aime

Tu honoreras ta mère et ta mère
pilyen
4

Critique de Tu honoreras ta mère et ta mère par pilyen

A l'heure où l'on parle beaucoup de l'argent au cinéma, Brigitte Rouan est sacrément fortiche. Avec ses deux scénaristes, elle a réussi à vendre à des producteurs un film assez improbable, sur...

le 6 févr. 2013

1 j'aime

Du même critique

Habibi
pilyen
4

Bibi n'a pas aimé

Il y a des jours où j'ai honte, honte d'être incapable d'apprécier ce qui est considéré comme un chef d'oeuvre par le commun des mortels. A commencer par mon libraire spécialisé BD qui m'a remis...

le 31 déc. 2011

34 j'aime

7

Grand Central
pilyen
3

Grand navet

J'ai vu le chef d'oeuvre de la semaine selon les critiques. Hé bien, ils se sont trompés, c'est un navet et un beau ! Cette fois-ci, ils ont poussé le bouchon tellement loin qu'ils risquent d'être...

le 28 août 2013

25 j'aime

18

Les Fantômes d'Ismaël
pilyen
3

Parlez-vous le Desplechin ?

Je le dis d'emblée, je n'ai jamais été fan du cinéma de Mr Desplechin. "Les fantômes d'Ismaël" confirment que je ne parle pas et ne parlerai jamais le "Desplechin" comme se plaît à dire le...

le 18 mai 2017

24 j'aime

1