Tout a déjà été dit sur ce film - à l'image du jeu de mot foireux à la "c'est dans la boite, Lumet!" que je voulais nous imposer en titre - mais je ne vois pas en quoi cela m'empêcherait d'en coucher tout de même quelques mots. Et ça ne m'arrive pas si souvent d'être autant emballée.
Ne serait-ce que pour souligner la prestation géniale d'Al Pacino. On a beau ne pas en être surpris, il épate toujours. Ici un jeu tout en fragilité, sur le fil du rasoir car nous, comme Sonny le personnage qu'il incarne, à partir du moment où la porte du coffre est ouverte... on sait que c'est fichu ! Mais foutu pour foutu... l'homme n'a plus rien à perdre. Et c'est pas évident de s'avouer qu'on a merdé. Si vous n'avez jamais ressenti ça, tant mieux pour vous, sinon dans le cas contraire, l'empathie arrive à ce moment-là. Il nous fait aussi ressentir toute l'ambiguïté du personnage, surtout à la fin du film, car il n'est pas parfait, il est humain. Terriblement humain.
John Cazale, en comparse silencieux et angoissé, excellent également. Percutant lors de l'un de ses rares (voir seul ?) échange avec l'une des otages (encore plus lorsque l'on sait sa situation personnelle qui entrainera sa mort prématurée deux ou trois années après la sortie du film) il a une vraie présence à l'écran.
Et j'ai beaucoup apprécié Penelope Allen, la "cheffe" des caissières de la banque, grande gueule pas trouillarde pour deux sous, son personnage est très drôle.
Au final, je suis surtout époustouflée par le talent de Sidney Lumet. D'un fait divers qui certes, est ubuesque, mais qui tient quand même en trois ligne, il déroule deux heures d'un cinéma qui vous happe, vous parle, le tout sans esbrouffe. Juste du génie.
On rit, on stresse, on pleure... Après tout, n'est-ce pas pour ça qu'on regarde des films ? (bon : pour ça ET réviser ses techniques de survies en cas d'attaques de psychopathes à longs couteaux / zombies / etc.)
La personnalité de son (anti-)héros est de plus, un choix couillu.
Je ressors hantée par le regard de Pacino et habitée par la pensée que je n'ai pas vu assez de films de monsieur Sidney Lumet.