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Tout a commencé au cour d'une conversation relativement enthousiaste à propos de ce film avec quelques uns de mes fidèles éclaireurs (de ceux qui regardent le même genre de daubes que moi), puis de la découverte du nom jusqu'à lors ignoré de Jerry Goldsmith au générique. Il me fallait revoir ce film au plus vite. 3 euros frais de port inclus, c'est l'avantage de ce genre de production. C'est donc follement parti.

Bon, la dernière fois que j'avais vu ce film, c'était au cinoche, en 98, mais j'en gardais tout de même d'excellents souvenirs, à la fois dans le plaisir que j'avais eu à le voir, et dans la fidélité de mes souvenirs avec ce que j'ai redécouvert il y a quelques jours.
Dès le début, on est propulsé dans l'action assez euphorisante sous la musique dopée de Goldsmith. Un bateau qui fonce sur une eau d'encre, un trio de personnages aux gueules inconnues mais relativement sympas qui se balancent des vannes pourries et s'insultent grassement en signe de forte amitié, un deuxième groupe de types au looks suspects et bien trop secrets pour n'être que de simples plaisanciers joviaux désireux de visiter les mers en pleine nuit sous l'orage. Une vue sur un océan nocturne agité résonnant d'un long rugissement mêlé au tonnerre... Tout ça n'offre ni charisme, ni profondeur de personnalité prononcée, ni dialogues hautement jouissifs, mais a le mérite de nous plonger directement dans une intrigue qui n'a d'autre prétention que de partager un amour certain pour la série B et les gros monstres improbables.

Et gros monstre il y a. Après un problème de moteur, les aventuriers un brin éméchés débarquent sur un paquebot énorme, destination d'origine des types aux intentions obscures. Le vaisseau se trouve être étrangement désert et le groupe s'engage dans les méandres du titan de métal pour trouver âme qui vive et aide mécanique pour leur propre embarcation.
Et c'est là que la chasse commence. Plus de temps mort, plus de répit. Ça explose de partout, ça gicle en geysers de bidoche, ça se fait découper en morceaux, ça éructe des bouts de cadavres liquéfiés, ça grouille de tentacules aux multiples dents et crochets peu avenants, ça mitraille dans tous les sens avec des flingues mitrailleurs rotatifs à l'air de jouets mais bien cool, ça hurle des jurons bien graisseux et des vannes bien lourdes, typiques de la touche Stephen Sommers, offrant au tout une ambiance décontractée un brin blasée et extrêmement punchy, rappelant avec un plaisir extrême les fleurons du genre des 80's comme The Blob ou Tremors.

On est dans de l'entertainement pur ici, et dans le genre, Sommers, malgré tout ce qu'on peut lui reprocher, reste l'un des derniers a avoir bien pigé comment exploiter le genre "Série B de monstre" avec un minimum d'ambition : Celle du grand écran. Et on a envie de le remercier pour ça. Le genre de production qui ne ferait qu'un dtv aujourd'hui, et c'est un brin dommage, parce que c'est avec un enthousiasme certain qu'on retrouve cette éclate jouissive et plaisamment coupable dans une salle obscure. Bien sûr, le temps m'avait fait oublier les effets spéciaux balafrés d'une ère de l'image de synthèse naissante, ayant sacrément souffert du temps, mais au final, voir de vrais bouts de tôle se contorsionner sous les pressions voraces du monstre gigantesque ou de vrais pans de mur et de sol sauter sous les coups des tentacules frénétiques, ça reste plus respectable qu'un Hobbit entièrement construit sur ordi (mouais.. j'aurais peut être pas dû ça...).

C'est jouissif, c'est défoulatoire, y a des flingues, des jet-skis déchaînés et un monstre énorme envahissant un golem de métal de ses multiples bouches crénelées de dents et avides de sang, des poursuites infernales, des blagues de merde, des répliques marrantes, une BO fracassante, un esprit Bis bien fun, et une escalade vers un final plus qu'explosif (et un brin frustrant). Le complément parfait pour une pizza.

J'aime ce film, donc je ne le conseille pas.
zombiraptor

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