Nous rencontrons des problèmes techniques sur la partie musique du site. Nous faisons de notre possible pour corriger le souci au plus vite.

Un homme heureux, et un spectateur dubitatif. C'est avec une finesse pachydermique que cette comédie aborde le sujet de la transition d'identité sexuelle, et si la volonté n'est pas malveillante (on n'est pas sur une moquerie ou jugement indécent), on ne peut pas dire qu'on rigole de ce long enchaînement de clichés. On n'aurait pas non plus engagé Catherine Frot et Fabrice Luchini pour ces rôles respectifs, car ils n'y sont absolument pas bons ni crédibles (chose rare pour ces deux mastodontes du cinéma), semblent découvrir leur texte au fur et à mesure (tout sonne faux), et foncent tête baissée vers la happy-end prévisible et ultra-facile, typiquement celle qui termine tout scénario de comédie française sans idée (une

bonne vieille fête

, et voilà c'est fini : damned...). Pas un sourire décoché, on patiente simplement en attendant que la check-list "expliquer la trans-identité à Papy et Mamie" soit cochée : expliquer les mots-clés (des définitions de dictionnaire insérées n'importe comment dans les dialogues), faire des passages dans un groupe de paroles où tout le monde est beau et gentil (un vrai spot publicitaire de France Télévision), faire débouler Catherine Frot en travesti masculin dès la première mention au mari (pour qu'on comprenne bien...), et une évolution de la trans-identité dans l'amour de ce duo très niaise (très peu de remous, au final, au sein du couple, ce qui est irréaliste au possible). Avec une petite tacle pour un certain électorat bleu foncé (le portrait du personnage de ce Maire de "très très droite" est : il est conservateur, point.), Maire qui évolue d'ailleurs également comme dans le monde des Bisounours. Un homme heureux veut bien faire, veut nous dire d'être plus ouvert d'esprit, d'accepter les autres et soi-même avec bienveillance (ce qu'on valide à fond), mais il le fait avec une niaiserie et balourdise qui sont pénibles. La version cucul et irréaliste du splendide Laurence Anyways.

Aude_L
4
Écrit par

Créée

le 4 juil. 2023

Critique lue 97 fois

2 j'aime

Aude_L

Écrit par

Critique lue 97 fois

2

D'autres avis sur Un homme heureux

Un homme heureux
EricDebarnot
4

Personne n'est parfait !

Même à une époque – la nôtre – où le cinéma n’a plus le rôle social, politique ou éducatif qu’il a pu avoir au XXème siècle, il convient de ne pas négliger le rôle des films populaires, et des...

le 19 févr. 2023

14 j'aime

Un homme heureux
ServalReturns
3

Eduquons nos boomers !

Rolala comment c’était nul… au secours. Je n’ai vu aucun des trois films précédents de Tristan Séguéla, mais le pitch de celui-ci et la présence de Luchini dans le rôle du politicien/mari réac me...

le 15 févr. 2023

7 j'aime

4

Un homme heureux
Azur-Uno
6

Un Genre de Bonheur...

Clairement, on va voir cette comédie de Tristan Séguéla, un vaudeville à vrai dire, pour son affiche avec deux grands acteurs. La bande annonce et autres Teasers promettent un très bon moment de...

le 25 févr. 2023

6 j'aime

12

Du même critique

The French Dispatch
Aude_L
7

Un tapis rouge démentiel

Un Wes Anderson qui reste égal à l'inventivité folle, au casting hallucinatoire et à l'esthétique (comme toujours) brillante de son auteur, mais qui, on l'avoue, restera certainement mineur dans sa...

le 29 juil. 2021

48 j'aime

Bob Marley: One Love
Aude_L
5

Pétard...mouillé.

Kingsley Ben-Adir est flamboyant dans le rôle du jeune lion Bob Marley, âme vivante (et tournoyante) de ce biopic à l'inverse ultra-sage, policé, et qui ne parle pas beaucoup de la vie du Monsieur...

le 14 févr. 2024

38 j'aime

Dogman
Aude_L
8

Besson a lâché les chiens !

Caleb Landry Jones est vraiment stupéfiant, nous ayant tour à tour fait peur, pitié, pleurer (l'interprétation d’Édith Piaf en clair-obscur, transcendée, avec un montage si passionné, on ne pouvait...

le 18 sept. 2023

36 j'aime