On doit à Stéphane Meunier, le cultissime "Les Yeux dans les Bleus", documentaire qui offrait une plongée à l'intérieur de l'équipe de France durant la Coupe du Monde 1998. De foot, il n'en sera pas trop question dans Un Village presque parfait si ce n'est par la présence du journaliste Pierre Ménès interprétant un petit rôle de villageois.


En fait ce film, c'est un peu Bienvenue chez les Ch'tis mais à l'envers. Didier Bourdon, le maire d'un petit village perdu dans les Pyrénées, tente de relancer une entreprise de saumon pour faire vivre le village et donner du boulot aux gens. Contre une subvention de l'Europe, Bruxelles leur demande la présence constante d'un médecin. Tout le village va se mobiliser non seulement pour en trouver un mais pour lui donner envie de rester.


Donc le film mise à fond sur les clichés/contrastes sur la ville (le médecin arrogant qui traite les habitants de "pecnots") et la campagne avec les soirées au bar, l'internet 56K, les matchs de rugby le dimanche après-midi. Mouais. Ce genre d'humour à la Dany Boon n'apporte rien de neuf. Il reste amusant. Je ne dis pas le contraire. Habitant moi-même en zone rurale depuis longtemps, je ne peux nier avoir déjà croisé ou vécu des situations ou des personnages similaires. Mais voilà, c'est un peu toujours la même chose. Passer pour des paysans mais des paysans avec un grand cœur, c'est sympa mais ça sent le réchauffé. D'autant que c'est un vrai raccourci. Il y a des gens faux même à la campagne et qu'on ne peut ignorer à la différence de la ville puisque tout le monde se connaît.


Bon, là où le film est assez pertinent, ça va être ma minute Jean-Luc Mélenchon, c'est sur sa critique sociale avec la désertification des services publics à la campagne. Notamment les bureaux de poste qui ferment tous les uns après les autres comme dans le film. D'où ma question : comment font les personnes âgées, qui ne peuvent pas forcément se déplacer, si elles veulent poster une lettre ou acheter des timbres ? Et le chômage également bien présent car les usines ferment, elles aussi, les unes après les autres. On parle du chômage des jeunes, du chômage des séniors, du chômage dans les banlieues. Et le chômage dans les campagnes ? Ou quand le cinéma rejoint la réalité. Ou l'inverse.


Et puis les comédiens, Didier Bourdon en tête, meilleur que dans les films qu'il réalise, mais aussi Denis Podalydès et Lorànt Deutsch sont sympathiques. Si cette comédie ne révolutionne rien, elle interpelle et divertit. Même si ce ne sera que le temps d'un film, c'est toujours ça

Incertitudes
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le 28 juil. 2015

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