Vies minuscules
Je me souviens quand j'ai découvert Eddie Marsan pour la première fois. C'était chez Mike Leigh dans son excellent Happy-Go-Lucky, où il incarnait un moniteur d'auto-école très irascible,...
le 3 avr. 2016
29 j'aime
4
Et si le héros avait été un gros fêtard, un meneur toujours entouré d'amis, ou bien un type épanoui en famille avec une femme formidable et des gosses pas cons, ou bien encore un mec super sexy, gay assumé vivant avec un homme qui l'admire pour ce qu'il fait ? Bref, quelqu'un qui aime la vie et tient à honorer celle de ceux qui meurent seuls. Et si...?
Mais non, il faut que John May soit ce vieux gars moche et solitaire au cintre pendu derrière la porte de son bureau gris, à l'autre cintre identique pendu derrière la porte de son appartement gris, un triste sire se nourrissant de thon en boîte, de pain de mie et de pommes parce qu'il ne sait même pas cuisiner... Bref le portrait de ceux dont il organise les funérailles. La solitude, c'est moche, la vie c'est triste.
Une belle fin accumule les clichés avec une assurance désarmante. On comprend dès le début quel sort sera réservé à notre héros. Chaque situation est attendue, chaque réaction de personnage évidente, pas la moindre surprise, pas la moindre subtilité dramatique, aucune finesse. Une idée, un sillon, on trace. Les quelques effets comiques tombent à plat, et la mise en scène plutôt propre mais sans imagination ne fait qu'illustrer le triste portrait d'une triste humanité "la solitude c'est moche, mourir tout seul c'est super moche".
Mais alors qu'une embellie semble se dessiner, alors que le film chemine peut-être vers une conclusion un peu jolie, tous les efforts entrepris pour éviter le désastre total sont ruinés par la fin la plus conne, la plus lourde, la plus facile et la plus nulle qu'on ait vue depuis des lustres. Ça laisse tout le monde sur le carreau.
Affligeant.
Ah oui, la solitude c'est moche mais les clochards sont tout propres.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes 2015 • Film par film et Les 10 plus mauvais films de 2015
Créée
le 22 avr. 2015
Critique lue 331 fois
4 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Une belle fin
Je me souviens quand j'ai découvert Eddie Marsan pour la première fois. C'était chez Mike Leigh dans son excellent Happy-Go-Lucky, où il incarnait un moniteur d'auto-école très irascible,...
le 3 avr. 2016
29 j'aime
4
Le problème quand un film raconte la vie d'un personnage solitaire, c'est que bien souvent, on s'ennuie. Certains pourtant arrivent, à force de mise en scène ou de personnages secondaires, à donner...
Par
le 18 janv. 2015
26 j'aime
3
John côtoie au quotidien la vie qui s'est éteinte et ses cicatrices : la solitude, l'isolement, l'idée que l'on a compté pour personne. Il est chargé au sein d'un obscur bureau de retrouver la...
le 27 avr. 2015
16 j'aime
6
Du même critique
La première partie est une chorégraphie muette, un ballet de croisements et de trajectoires, d'attentes, de placements. C'est brillant, habilement construit, presque abstrait. Puis les personnages se...
Par
le 7 sept. 2016
51 j'aime
7
On mesure la richesse d'un film à sa manière de vivre en nous et d'y créer des résonances. D'apparence limpide, évident et simple comme la nature qui l'abrite, L'inconnu du lac se révèle beaucoup...
Par
le 5 juin 2013
51 j'aime
16
Le malaise est là dès les premières séquences. Et ce n'est pas parce que tous les personnages sont des connards. Ça, on le savait à l'avance. Des films sur des connards, on en a vus, des moyens, des...
Par
le 14 avr. 2014
41 j'aime
21