Teresa (Robin Wright Penn), blonde, journaliste, dans la trentaine, divorcée, un fils, part en vacances. Un beau jour, alors qu’elle fait son footing sur la plage, elle trouve une bouteille dans le sable, qui contient un message. Il s’agit apparemment d’une lettre d’un homme qui voulait dire à sa femme combien il l’aimait. C’est très beau, les larmes nous viennent à l’œil.


Rentrant à son journal, elle en parle à ses copines ; et comme il se doit le rédac’ chef finit par être au courant. Au grand dam de Teresa un article parait sur cette découverte : de ce fait des dizaines de courriers plus ou moins farfelus arrivent sur son bureau, en rapport (ou pas) avec ce Message in a Bottle (titre anglais du film). Un d’entre eux est accompagné d’une lettre provenant visiblement du même auteur que celle qu’avait trouvée Teresa. Sa mission, si elle l’accepte, sera de retrouver ce mystérieux auteur.


Après maintes recherches résumées en une scène d’une vingtaine de secondes, ses investigations l’amènent dans un bled au bord de la mer, où elle rencontre Garrett (Kevin Costner), marin taciturne et solitaire mais néanmoins beau gosse, qui vit avec son vieux père (Paul Newman) dans une maison sur la plage. Après 20 minutes de film, voilà donc notre Kevin adoré, qui a revêtu le ciré Guy Cotten jaune pour l’occasion. On sent bien la petite étincelle, dès le début, entre ces deux-là. Mais, bizarre, Teresa ne fait pas mention des lettres retrouvées, et elle commence à s’attacher à l’énigmatique loup de mer.


Le mystère est dévoilé et jette aux yeux du téléspectateur une vérité d’une triste crudité : Garrett a perdu sa femme adorée, chérie, la plus belle du monde, il y a deux ans ; et depuis il ne s’en remet pas et il n’est que l’ombre de lui-même. Cependant, Teresa lui plait bien quand même, et quand celle-ci finit par rentrer à Chicago, il le lui dit pas mais on voit bien qu’il est vert. Il sait pas si il doit s’engager, elle aussi hésite, ils sont comme deux tourtereaux meurtris qui cherchent l’un près de l’autre un peu de chaleur, et pourquoi pas plus...


Garrett monte alors à Chicago. Il se met aussitôt le gamin dans la poche, et la mère aussi. On croit le film arriver à son terme quand nos deux oiseaux finissent par consommer leur union jusqu’alors purement platonique, mais non... Ta da ! Garrett découvre les lettres qu’il avait écrites à sa défunte femme dans le tiroir de Teresa, qui les avait gardées : il lui dit “Bordel, c’est pas vrai, notre rencontre n’est donc pas due au hasard ! T’avais pas le droit, pourquoi t’as fait ça ?”


Elle lui dit : “Peu importe comment on s’est rencontré, saches que ces trois lettres m’ont toute chamboulée, je tiens beaucoup à toi !”
- “Trois lettres ? J’en ai écrit que deux...”
- “Ah bon ? Bizarre...”

Et en fait, la troisième lettre était de sa femme, écrite juste avant sa mort, elle disait qu’elle l’aimait et tout et tout. Garrett abandonne son masque de marin coriace et il se met à chialer et il rentre chez lui.


Puis, il change : il range les vieux objets de sa femme qu’il avait laissé en place, et il reprend la construction du bateau qu’il n’avait plus touché depuis deux ans. Teresa est là pour la mise à flot, mais au moment de s’en aller, Garrett ne la retient pas, snif, on s’attendait à une fin style “reste vivre ici, je tiens beaucoup à toi, on pourrait être heureux toi et moi”.


Mais non, elle rentre ; et le père de Garrett engueule son fils de l’avoir laissée partir. Et enfin, Garrett se décide à la rejoindre, par voie maritime : à bord du bateau qu’il vient de finir. Mais voilà, une tempête le surprend, et alors qu’il portait secours à des naufragés, il sombre à son tour dans les profondeurs de l’immensité marine... Ultime clin d’œil, pour nous faire bien pleurer : il avait dans sa poche une bouteille, qu’on a retrouvée, avec dedans une lettre où il disait qu’il aimait Teresa et qu’il allait la rejoindre.


On aime : Kevin en vieux loup de mer, genre “je sors tirer des bords sur la côte Atlantique, c’est vachement dangereux, je suis un vrai marin, j’ai grandi sur l’eau”. Son débit de paroles est encore moins rapide que dans ses autres films, son regard moins lucide, son sourire plus torve.
Paul Newman, acteur de légende reconverti dans le nanar sentimental : bravo !


On aime moins : la fille. Blonde, qui pleure sans arrêt, gnan-gnan au possible. Le rôle-type du film sentimental.
La musique, qui reste la même soupe qu’on a déjà entendu 120 fois...


Particularité : Une bouteille à la mer est le premier nanar sentimental que je vois qui ne se termine pas par un happy end : un amour brisé et Kevin qui crève, ça fait chaud au cœur.

Créée

le 11 févr. 2016

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The Maz

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