Favela de Sao Paulo.



Plongée bouleversante dans le quotidien d’une famille. La mère, célibataire endurcie par choix, élève seule ses quatre fils, nés de quatre pères différents, en attendant le cinquième. Âgés de douze à vingt ans, les quatre frères vaquent à leurs occupations. Entre les rêves de gloire footballistique de Dinho, l’incessante recherche du père pour Reginaldo, le plus jeune, et les petits boulots, l’errance et la piété, des deux ainés, les journées passent, les semaines filent. Semblables aux autres.


Le cinéma de Walter Salles s’exprime pleinement.
Dense, au plus près des hommes et des émotions. Il y a toujours un aspect documentaire dans l’attachement au réel, la recherche du témoignage juste, et



l’envie de raconter le monde



tel qu’il est, au plus juste. La photographie ne s’embarrasse pas d’effet, la caméra colle aux personnages sans jamais oublier de situer l’action dans les décors riches, fourmillants de vie, des favelas et de la ville. Le montage passe d’un frère à l’autre avec une apparente désinvolture qui raconte au mieux les errances et les doutes de ces jeunes hommes en devenir dans une société qui les laisse de côté malgré les efforts d’intégration et les rêves qui les portent.


Walter Salles joue la boucle des plans d’ouverture et de fermeture du film, et ne termine pas l’histoire :



ça n’était qu’une tranche de vie.



La grossesse silencieuse d’une mère déjà débordée mais toujours débordante d’amour, passionnée. Comme la vie. Faite de flammes longues et larges, vivantes, éphémères parfois. Qui dansent dans le vent des favelas comme partout ailleurs sur la planète. Sans début ni fin. Ce que nous sommes.


      Matthieu Marsan-Bacheré

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le 12 juin 2015

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