petit film salutaire sur Israel en cette période de va t'en guerre...

Chronique touchante d’un groupe de jeunes femmes israéliennes réalisant leur services militaire, le récit évite tout manichéisme ou niaiserie sentimentale et moralisatrice grâce au jeu tout en retenue de la part de ses actrices.
Que ferions à leur place ?
Sortie à peine du cocon familiale ou du lycée, pour beaucoup d'entre elles la vie n’est encore que légèreté au fonctionnement adolescent, bien loin d'un monde adulte assez contraignant de responsabilités non désirées.
Cette déambulation dans leurs obligations et cette pression qui leur est faite quotidiennement apporte beaucoup de crédibilité dans leurs pérégrinations, et bien que le film date un peu, le propos reste d'actualité.
Ce décalage entre la société qui les forces à réaliser une multitudes d'actes pour servir l'état et l'état d'esprit qui les habitent donne un ton émouvant à ces jeunes femmes rêvant juste de normalité.
Ainsi rien de prétentieux ou de grandiloquent dans leurs actions:
juste des envies de flirt, d’apprécier les petits plaisirs de la vie, les amitiés ou les conflits entre elles qui surgissent avec passion, le dégout, l'ennui ou la timidité d'aller "emmerder" quelques quidam pour leur demander leur ID, le temps qui passe, le danger qui peut être la même si tout semble si paisible, la révolte face à l'injustice ou la couardise qui s'installe avec une indulgente facilité, "l'école buissonnière", l'envie de vivre pleinement et d'être aimé... la vie qui se gâche un peu sous ce joug militaire finalement.
La mise en scène est intelligente et sait bien capter tout ces petits moments et paradoxes qui rythment la vie du quartier ou se situe essentiellement l'histoire: arabes ou israéliens, la caméra écorne chacun et pointe avec acuité la difficulté de vivre ensemble et les problèmes de communications entre adulte et jeunes, hommes et femmes.
Pas toujours facile de se faire entendre et respecter pour ces jeunes soldates, y compris par leur propre communauté.
Smadar et Merit, les 2 principaux protagonistes évoluent avec délicatesse dans leurs peines, joies et aspirations sans que leur comportement ne les fige en exemple de probité et de répulsion pour le spectateur.
Smadar et Merit, c'est moi, vous, nous tous.
Rien de nouveau finalement, la jeunesse est partout la même...
Et c'est rassurant
Cyann_Kairos_De
7
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le 28 juil. 2014

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