Francesca Comencini a en commun avec son père de vouloir s’inscrire en témoin d’une Italie toujours très contrastée. Ici Rome est filmée presque à contrario de l’image touristique qu’on lui reconnait, la réalisatrice s’attachant plus à la banlieue qu’au reste. Ceci s’explique par cette volonté de tisser à travers une apparente bluette, une toile de fond sociale très acerbe, véritable critique d’une jeunesse en souffrance dans un pays étouffé par la crise, les malversations… Seulement voilà, cela ne prend pas vraiment… Nous sommes très loin du style de papa Comencini (« L’argent de la vieille » par exemple dont la trame de fond est assez similaire) plus encore de Moretti… Certes nos deux tourtereaux sont très attachants, mais la joliesse de leur histoire vient gommer tout le côté féroce qu’elle est censée décrire. Cela reste toutefois un film gentil avec quelques émouvants moments.