Ce qui, indéniablement, est à mettre au crédit de Une saison en France, c'est son absence totale de misérabilisme dans une chronique qui évoque le sort des migrants, dans l'attente du droit d'asile, avec compassion mais surtout une grande dignité. En contrepartie, le film ne réussit jamais à s'emparer de son sujet et à le traiter avec ambition. Tout semble terriblement terne : le scénario, qui avance sans rythme et s'offre une deuxième intrigue trop rapide et schématique ; le ton, monocorde ; l'interprétation, juste pour les rôles principaux, gênante pour les personnages secondaires ; la mise en scène, enfin, et c'est sans doute cela le plus décevant, sans imagination, alors que le réalisateur, Mahamat-Saleh Haroun, est quand même celui qui a signé auparavant Daratt, Un homme qui crie et Grisgris. Le parti pris d'une certaine modestie dans la forme au profit d'un fond parfois maladroitement pédagogique ne donne pas sur l'écran ce que l'on espérait sur un thème aussi sensible aujourd'hui. Dommage, vraiment.

Cinephile-doux
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le 31 janv. 2018

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