Une vérité qui dérange par Lopocomar

Al Gore, président déchu de la première élection de Bush, nous montre par le biais de ce documentaire la conférence qu'il a tenu plus d'un millier de fois dans des amphis américains et mondiaux à propos du réchauffement de la planète.

Dans cette mode des docs qui pullulent au ciné, est-ce que celui-ci se démarque ? Je rétorquerais oui et non et vous me répondez : je suis bien avancé.

Premièrement, An Unconvenient Truth marque par sa forme pas très aguicheuse. Ce n'est plus, ni moins qu'une conférence à base de Powerpoint filmée. Rien de plus, ici nous ne sommes pas chez Michael Moore qui a pour qualité de rendre ses sujets attrayants à l'image et rythmés par des musiques souvent décalées et humoristiques.

Le principal problème, c'est que la forme n'est pas cinématographique et que le contenu reste très technique. Gore ne nous évite pas les détails et perd un peu le public dans sa méandre de chiffres et de longues séances de décortiquage de planisphère. Mais attention, nous avons bien des pauses dans l'exposé, on voit Monsieur aller en Chine recevoir une standing ovation, dans l'avion en train de préparer son powerpoint sur son portable ou encore éplucher des articles de presse sur le Net qui font état de magouilles de la Maison Blanche pour truquer des rapports sur l'environnement.

Tout n'est pas à jeter cependant. Cette grande cause qu'est l'environnement nous fait apprendre de véritables infos importantes et intéressantes. On y apprend que dans un délai d'environ 50 ans les neiges du Kilimandjaro seront un lointain souvenir, que les typhons, ouragans et tornades ne font que se multiplier et s'intensifier dans tous les coins de la planète et que les saisons se dérèglent. Bien sûr, si on suit l'information, on le sait mais il est toujours utile d'avoir l'explication.

Plus inquiétant, la fonte d'une moitié du Groenland pourrait provoquer des raz-de-marées mettant sous les eaux une partie de Manhattan, de la Floride, des Pays Bas ou encore de la Chine. Ce serait l'application pure et simple du Jour d'Après en quelque sorte.

On ne peut oublier bien sûr l'extermination des espèces animales qui ne font qu'augmenter ainsi l'émission de carbone des Etats-Unis qui explosent toute concurrence. Et là encore, cela soulève une vraie problèmatique : ce film fait office de mise en garde et aussi de signal d'alarme mais ne s'adresse-t-il pas à des personnes déjà informées ?

Je ne suis pas certain que des personnes qui se foutent de l'environnement seraient capables de supporter l'introduction laborieuse pleine de détails superflus. Le but d'Al Gore est de faire passer le message le plus clairement possible mais son documentaire manque d'images chocs pour marquer le citoyen lambda, peu soucieux de la pollution.

Enfin, toujours est-il que l'ensemble est assez intéressant et bien articulé pour être suivi sans trop d'ennuis et permet de réfléchir sur ce que nous réserve l'avenir...