"Nul besoin d’être au fait des théories quantiques pour explorer les vastes horizons d’Universal Theory. Timm Kröger s’assure que sa vision hitchcockienne du multivers reste suffisamment obscure afin que l’on médite sur la trajectoire des personnages, dont la prédestination ne semble jamais définitive. Ce film noir nous invite à un jeu de piste stimulant et visuellement exaltant !"


"L’esthétique du film à elle seule suffit à brasser tout un tas de références cinématographiques identifiées, d’Alfred Hitchcock à David Lynch, en passant par Otto Preminger. [...] Mais en réalité, ce jeu d’identification n’est ici que pour justifier la « théorie du tout » qui se joue dans les Alpes suisses, tandis que la Guerre Froide bât son plein et que le monde est vraisemblablement plongé dans une hallucination collective. Ce n’est pourtant pas dans une vue d’ensemble que le réalisateur étudie la question. C’est plutôt dans ce petit périmètre du multivers et de l’inconscient de son héros qu’il nous invite à renoncer à la raison."


"Universal Theory nous raconte comment Johannes devient peu à peu le fantôme de sa propre histoire, tandis que sa théorie ésotérique des mondes parallèles ne semble pas aussi réfutable qu’il n’y paraît. [...] À défaut de développer des réponses claires, le film brille par la photographie de Roland Stuprich, qui tutoie l’esthétique visuelle des années 50 et 60. Et la partition du compositeur Diego Ramos Rodríguez aide invariablement à nous immerger dans ce dédale onirique. De cette façon, certains éléments ont plus de relief au visionnage, à commencer par les fantômes de la Seconde Guerre mondiale.


"Le multivers est loin de constituer le concept le plus novateur du moment. Malgré tout, il existe un regain d’intérêt dans ce bad trip obsessionnel. On ne sait jamais vraiment où on va dans Universal Theory, un film noir teinté d’onirisme, où la forme l’emporte clairement sur le fond. L’intrigue avance dans une ambiguïté qui distord l’espace et le temps, révélant ainsi différentes facettes de la condition humaine à travers Johannes, un héros mélancolique qui ressasse les mêmes questions existentielles que nous."


Retrouvez ma critique complète sur Le Mag du Ciné.

Cinememories
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2024

Créée

le 19 févr. 2024

Critique lue 429 fois

5 j'aime

1 commentaire

Cinememories

Écrit par

Critique lue 429 fois

5
1

D'autres avis sur Universal Theory

Universal Theory
domisolinde
7

Noir et blanc expressionniste

Aussi découvert aux Utopiales, un film noir et blanc très visuel, à l'atmosphère prenante et envoûtante.Des morts insolubles, un amour impossible, des personnages tous aussi étranges les uns que les...

le 10 nov. 2023

10 j'aime

1

Universal Theory
Cinememories
7

Correspondance quantique

"Nul besoin d’être au fait des théories quantiques pour explorer les vastes horizons d’Universal Theory. Timm Kröger s’assure que sa vision hitchcockienne du multivers reste suffisamment obscure afin...

le 19 févr. 2024

5 j'aime

1

Universal Theory
constancepillerault
8

Critique de Universal Theory par constancepillerault

Certainement le film le plus étrange vu depuis longtemps. Ce n'est pas un truc abscons qui part dans tous les sens, mais le film a une tonalité surréaliste, et nous promène dans une histoire qui...

le 27 févr. 2024

4 j'aime

Du même critique

Buzz l'Éclair
Cinememories
3

Vers l’ennui et pas plus loin

Un ranger de l’espace montre le bout de ses ailes et ce n’est pourtant pas un jouet. Ce sera d’ailleurs le premier message en ouverture, comme pour éviter toute confusion chez le spectateur,...

le 19 juin 2022

22 j'aime

4

Solo - A Star Wars Story
Cinememories
6

Shot First !

Avec une production et une réalisation bousculée par la grande firme que l’on ne citera plus, le second spin-off de la saga Star Wars peut encore espérer mieux. Cela ne veut pas dire pour autant que...

le 23 mai 2018

19 j'aime

2