Le syndrome du deuxième film.

Un peu le syndrome du film qui suit un gros succès. Peele essaye de se baser sur ce qui marche dans Get Out (pas mal d'humour, pousser les acteurs dans leurs retranchements, la musique stridente, dualité de la personnalité...) mais sans aucune substance.


D'ailleurs, il ne se passe quasiment rien de concret dans ce film et pire encore, impossible pour moi d'avoir peur des "méchants" dont l'objectif est flou. Même après les 4 twists de fin (c'est un film sur des méchants qui ressemblent trait pour trait aux personnages principaux donc je vous laisse deviner la révélation de fin...) les explications ne tiennent pas.


Le souci principal c'est que Us ne sait pas ce qu'il veut être : un film d'horreur abstrait et métaphorique pendant 90% du film mais avec un monologue de 10 minutes à la fin pour essayer de retomber sur ses pattes. Très concentré sur un suspens totalement DePal'Hitchcockien mais sans la récompense à la fin de la scène, et surtout un ventre mou de facilement une heure où RIEN ne se passe, notamment un interminable montage alterné qui montre chacun des membres de la famille se battre avec son double maléfique sans que l'intrigue, le développement des personnages, ou même l'histoire de ces doubles n'avance. Complètement assoupissant.


Dernière critique : le film n'a aucune conscience de ce qui est important ou non dans son propre récit, notamment le chiffre 11-11 qu'on voit plein de fois et qui est finalement insignifiant dans le twist final, et l'importance du fait que le personnage principal ait fait de la danse classique dans son enfance qui n'est mentionné qu'à la toute fin (sauf si j'ai loupé un détail), ça aide pas à accrocher au récit. C'est un peu comme si dans "Arrival"/"Premier Contact" on ne mentionnait l'enfant dans les "rêves" du personnage principal que pendant le twist de fin : pas trop cohérent.


Peele est un réalisateur et scénariste incroyablement intéressant, mais je pense qu'il devrait se laisser respirer et prendre de la distance par rapport à son cinéma pour ne pas devenir trop systématique et prévisible.

DannyF
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le 30 mars 2019

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Danny Fonseca

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