Sacrée déception

Il y a peu de choses à sauver de ce film. Dès les premières minutes on constate son rythme bancal, le jeu hasardeux des acteurs, les mouvements de caméra dispensables, la photographie assez pauvre etla réalisation très plate. Tout cela lui donne l’esthétique d’un film amateur, rempli à ras-bord de scène de combat assez brouillonnes. C’est comme si on avait donné une montagne de billets aux premiers clampins capables de manier une caméra, et qu’ils avaient réalisé un peu au hasard, sans savoir quel genre de film ils devaient faire. Le double puis quadruple fusil (sur lequel on s’attarde beaucoup trop) lui donne un côté nanardesque assez maladroit. L’amourette du lieutenant et de l’indigène est assez ridicule, avec ce personnage qui se fait sans cesse avoir et en redemande.

Et puis on ne nous donne aucun contexte. Il y a un massacre au début (pourquoi ? Est-ce fréquent ?) ce qui provoque la révolte de Te Wheke (qu’on connaît depuis une minute) et donc sa traque par l’armée. On ne sait pas quelles sont les relations indigènes-colons (si on compare aux westerns américains classiques ça a l’air de plutôt bien se passer), les colons ont l’air assez paisibles et les Maoris participent à la société. Le pasteur n’a pas l’air sympathique mais de là à se faire décapiter dans son temple… on a du mal à prendre parti pour les indigènes après ça, surtout qu’ils ne cesseront ensuite de multiplier les actes de terrorisme. On aurait plutôt tendance à prendre parti pour les militaires, puisqu’ils sont, de loin, les plus mesurés et ne font finalement que s’attaquer à une bande de criminels. Certes, on n’oublie pas le massacre originel (qui n’est jamais expliqué de toute façon), mais désormais il n’y a rien d’autre à faire que de défendre la population face à cette bande de criminels.

Et, finalement, comme les deux camps sont pourris, on ne peut que les regarder s’entre-tuer avec un complet désintérêt : ils sont détestables, on ne les connaît pas, qu’est ce que ça peut nous faire ?

Le procès final est assez pathétique, avec ces personnages ridicules qui essaient d’être grandiloquent à parler de justice… Bref, le tout est ennuyeux et navigue entre série B, nanard et amateurisme.