Le marketing autour de V2. Escape from Hell est un peu trompeur puisqu'il ne s'agit pas, essentiellement, d'un film sur les conflits aériens militaires russes. Effectivement, le récit est basé sur l'expérience vécue par le pilote Mikhail Devyataev lorsqu'il s'est fait capturé par l'armée allemande, en 1944, et donc passe la majeure partie du long-métrage sur sa vie dans les camps de concentration et l’échafaudage d'un plan d'évasion. Le réalisateur Timur Bekmambetov se montre donc plutôt sage, même s’il offre quelques séquences dans les cieux – en début et fin de film – joliment mises en scènes, sur une musique pas mal pompière. Leur conception a été faite à l’aide d’un jeu vidéo de simulation de pilote de guerre, ce qui permet un rendu bien plus convaincant. Ce qui questionne, pour le coup, sur la sortie d’une version verticale du long-métrage qui tronque l’image puisque le tournage a bien été horizontal. Dans les camps, Devyataev s’organise avec d’autres détenus pour déjouer la surveillance et s’évader par les airs. L’écriture de tout ce segment central rappelle pas mal Rescue Dawn sur le principe. On y trouve quelques bonnes idées de réalisation, avec des plans très contrastés, presque expressionnistes, mais un quotidien qui semble plutôt tendre par rapport à la réalité. Qui plus est, il règne une certaine confusion dans le script entre les identités des prisonniers protagonistes et le déroulement des évènements, qui n’est pas aidée par un montage brouillon et abrupt – on aurait aimé voir la vie de Mikhail à son retour en Russie, dont l’opinion sur les prisonniers de guerre est peu flatteuse.