Le projet de Pialat en filmant une nouvelle biographie de Van Gogh s'oppose a celui de Minnelli dans "La vie passionnée de Vincent van Gogh" : filmer le reel au sein d'une representation hyper-codifiee alors que Minnelli filmait la peinture au sein d'une biographie hyper-codifiee. Car ce n'est pas tant l'artiste que sa douleur qui interesse Pialat, son immense solitude qu'il voudrait briser mais qu'il conserve en se refusant aux sentiments quels qu'ils soient. Par "reel", Pialat entend la vie de tous les jours, et ses details anecdotiques : une bonne dont le fils est mort a La Commune de Paris, une descente dans un bordel, un dimanche apres-midi au bord de l'eau... Images magnifiques, hommage sincere, Pialat fait de ce film d'apparence grand public une oeuvre qui lui est propre, presque intimiste. Dommage que le film se train un peu en longueur, surtout lors de la sequence du bordel, certes hommage a John Ford mais qui denote du reste du film et dure bien trop longtemps (20 minutes, soit un 7eme du film !). Une citation de la fille de Gachet defini bien Van Gogh, et semble pouvoir s'appliquer au film : "C'est une succession de moments de faiblesse. Mais au bout, quelle force."
Cinemaniaque
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de Maurice Pialat

Créée

le 1 oct. 2010

Critique lue 1.8K fois

12 j'aime

Cinemaniaque

Écrit par

Critique lue 1.8K fois

12

D'autres avis sur Van Gogh

Van Gogh
ghyom
9

Critique de Van Gogh par ghyom

A l'opposé du lyrisme de Minnelli, Pialat nous offre une vision sèche, brute de Van Gogh. Rien ne semble fantasmé ou nourrir le fantasme du spectateur. Van Gogh n'est pas le peintre maudit, sa folie...

le 14 janv. 2017

26 j'aime

4

Van Gogh
EricDebarnot
9

Puissance vitale

Le "Van Gogh" de Pialat est honni par les puristes, sans doute parce qu'il se refuse à toute opposition romantique entre l'Art et la vie (façon Minnelli), et qu'il choisit de ne montrer que la vie...

le 14 oct. 2014

16 j'aime

Van Gogh
Thaddeus
9

La tristesse durera toujours

Printemps 1890, Vincent Van Gogh arrive à Auvers-sur-Oise. Bientôt un coup de pistolet va éteindre à jamais ses soleils et la faux de la mort moissonner pour toujours ses récoltes blondes. Ce Van...

le 5 sept. 2022

12 j'aime

Du même critique

Frankenweenie
Cinemaniaque
8

Critique de Frankenweenie par Cinemaniaque

Je l'avoue volontiers, depuis 2005, je n'ai pas été le dernier à uriner sur le cadavre de plus en plus pourrissant du défunt génie de Tim Burton. Il faut dire qu'avec ses derniers films (surtout...

le 21 oct. 2012

53 j'aime

2

American Idiot
Cinemaniaque
7

Critique de American Idiot par Cinemaniaque

Il est amusant de voir comment, aujourd'hui, cet album est renié par toute une génération (et pas seulement sur SC)... À qui la faute ? À un refus de la génération née début 90 de revendiquer les...

le 13 janv. 2012

50 j'aime

3

Hiroshima mon amour
Cinemaniaque
4

Critique de Hiroshima mon amour par Cinemaniaque

Difficile d'être juste avec ce film : il faudrait pour pouvoir l'apprécier être dans le contexte socio-culturel de sa sortie, ce qui est impossible à reproduire aujourd'hui. Je distingue relativement...

le 4 juin 2011

49 j'aime

1