Vas-y maman
5.7
Vas-y maman

Film de Nicole de Buron (1978)

Si je devais mettre les dessins animés de côté, je pense que vas y maman est le premier film que j'ai du voir de ma vie. D'ailleurs ça sera non seulement le premier film que je verrais, mais aussi, ma première œuvre traitant de féminisme.


On suit Annie, une femme au foyer qui étouffe dans sa vie de maîtresse de maison et se révolte contre ce statut.
Elle commence par trouver un emploi de réceptionniste dans un hôpital, sans arrêter de gérer son logis seule, mais, face à la pression familiale et sociétale, elle finit par renoncer
Annie se met alors en tête d'écrire un roman, qui se révélera être érotique, et devient alors auteur à succès, devenant même la gagnante du grand prix féminin.
Sa carrière décolle aussi vite que sa vie de famille s'effondre alors que Jean-Pierre, son mari, ne supporte pas que sa femme soit plus connue que lui et n'accepte pas de prendre ses responsabilités au sein du foyer (allant même jusqu'à déménager, obligeant Annie de demander de l'aide à sa mère pour garder les enfants quand elle part pour sa carrière).
On suivra donc en parallèle, la vie de Jean-Pierre, qui en plus de ne pas supporter la gloire de sa femme, doit gérer entant que chef d'entreprise, l'émergence du syndicalisme.
Ils finissent pas se réconcilier et règlent leurs problèmes de couple et s'accepter


Si on met de côté la réalisation, assez gentillette, ce film est bizarrement aussi en retard aujourd'hui qu'il n'était en avance à son époque...


Car dans les années 70, certes, on commençait à parler des différences de salaire,


J'en ai assez, à partir de maintenant je veux être entouré par des hommes et on engagera plus ici que des hommes
Voyons Monsieur Larcher, vous n'êtes pas raisonnable. Vos bons hommes, vous serez obligé de les payer au tarif normal, soit 20% de plus que nous.


On évoquait du bout des lèvres la place des femmes dans la société du travail,


J'en ai marre, j'étouffe dans cette vie... j'en ai marre d'être la fée du logis. Merde à spontex.


mais surtout, on parlait beaucoup moins de la charge mentale.


Toujours pas de nouvelles pour moi ? Ce que c'est long un accouchement...
Imaginez un peu pour votre femme...


Oui, vous savez, la charge mentale... Cette magnifique chose qui fait que c'est à la femme de penser à faire les courses, de préparer à manger, de devoir demander à son mari de l'aide parce que sinon, il ne fera rien. C'est dans ce film là, que j'ai entendu parler de tout ça pour la première fois.


Malheureusement, ça tranche un peu avec le côté vieillissant du film, autant au niveau de la technique que du message (ça reste du Nicole de Buron, c'est un bon début, mais c'est tout de même très féminisme bourgeois).


Ça restera un bon film, qui aurait probablement mérité plus de succès et distillait globalement le bon message.
Et puis ça serait dommage de se priver du duo Annie Girardot / Pierre Mondy...


Et vous, quel film vous a parlé pour la première fois d'égalité ?

ylath59
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le 12 févr. 2021

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