Linnett Hernández Valdés, l'actrice principale (lumineuse) de Vicenta B;, réalisé par le cinéaste cubain Carlos Lechuga (on lui doit l'excellent Santa & Andrés), parle du film comme d'un "hommage à la femme noire cubaine." Dans La Havane, la "santera" qu'elle incarne, à l'approche de ses 45 ans, ne croise plus que des mères et grands-mères solitaires. Où sont passés les hommes, mis à part quelques vieux ? Ils ont quitté l'île pour des cieux plus cléments comme le fait le fils de Vicenta, dès le début du film. Une situation angoissante pour cette femme qui utilise ses dons de "clairvoyance" pour aider ses consœurs et qui a peur de perdre son don. Mélancolie et douceur baignent ce long-métrage qui s'attache à son héroïne avec tendresse au fil d'une intrigue qui flirte avec le minimalisme mais se rattrape avec son atmosphère désabusée et prégnante, qui ne cède cependant pas à la tristesse la plus absolue. Le cinéma cubain se fait hélas de plus en plus rare sur les écrans, la situation économique du pays n'y étant pas pour rien; Heureusement, il reste des festivals pour montrer des œuvres comme Vicenta B. tels Toronto, au Canada, ou encore Biarritz, pour sa première française, en présence de son réalisateur et son interprète principale.

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le 28 sept. 2022

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