Sauriez-vous lâcher prise ? Alors ouvrez les yeux et laissez-vous emporter par cette odyssée nocturne. Ce cataclysme à l'allure inoffensif mais pourtant bien présent.
Il faut être honnête, la réussite de Victoria est entièrement due à cet unique et audacieux plan séquence confrontant les acteurs à une improvisation des plus talentueuses. Telle une véritable tragédie grecque, Victoria et ses amis nous emportent dans une noctambule inattendue certes, mais destructrice.
Victoria est un personnage conçu méticuleusement par Sebastian Schipper (un réalisateur très prometteur). Elle représente à elle seule, le courage et la vie. Premièrement, le courage d'affronter l'inconnu et de ne reculer devant rien, quitte à en payer les conséquences. Deuxièmement la vie, par son attitude, son ardeur et son étincelle de folie omniprésents même face à la férocité de la situation.
Victoria est un peu cette pépite cinématographique, inattendue. On regarde sans vraiment d’aprioris ce bijou comme un simple thriller au goût de déjà vu. Et là c'est la chute vertigineuse. Il nous prend aux tripes. Il nous kidnappe pendant 2h14. Nous sommes là, avec ce groupe d'amis effervescent...et on attend !
Comme le disait Gainsbourg dans sa célèbre chanson Comme un Boomerang : "C'est une histoire de dingue, une histoire bête à pleurer". Mais pourtant on peut tous s'y retrouver. Lorsque nuit, alcool et rencontres s'additionnent, tout peut arriver.