Vincent, graphiste au sein d'une agence publicitaire, est victime d'une étrange malédiction.
Dès lors qu'il croise le regard d'un individu, ce dernier cherche à le tuer. Sans aucune raison.
S'engage alors une course contre la mort.
Après plusieurs courts métrages remarqués dont l'époustouflant Panthéon Discount qui explorait déjà les dérives systémiques à travers l'exploration d'une médecine cupide et destructrice, Stéphane Castang réalise son premier long métrage Vincent doit mourir.
Partant d'un pitch original, le film brasse une multitude de genre ( thriller paranoïaque, apocalyptique, road movie, romance ) tout en gardant fermement la trame de son récit.
On salue souvent ce mélange habile des genres au sein du cinéma Sud-Coréen. L'art de passer du rire au larme, de l'effroyable à la tendresse, du dégout au sublime. Vincent doit mourir pourrait s'inscrire dans cette lignée.
Mais d'où vient ce mal ? Incarné par ce déchainement de violence gratuite poursuivant Vincent à ses dépens. C'est la grande idée du film, cette volonté de ne rien vouloir dévoiler.
Sans de véritables réponses, le film suscite alors de nombreuses questions.
Comment vivre dans une société où l'on ne peut plus se regarder dans les yeux ?
Quelle est la place du regard des autres au sein de nos vies respectives ?
Que se passe-t-il lorsqu'on croise le regard de quelqu'un ?
Toutes ses questions restent en suspens. Mais cette violence généralisée peut faire écho à celle qui se déploie parfois sur les réseaux sociaux où prône l'individualisme absolu. Lorsque le chaos se répand, la lutte pour la survie s'étend à un plus large nombre et le chacun pour soi prend alors tout son sens. Mais si tout s'effondre que nous reste-t-il dans ce triste monde ?
En sachant que, tour à tour, l'agressé peut devenir l'agresseur. Une histoire d'amour est tout de même possible si chacun apprend à se préserver du mal qu'il peut faire à l'autre. Pour faire face à ce nouveau virus, il ne reste plus qu'une solution, la fuite éternelle, l'amour comme seul remède.