Comment vivre pleinement sa vie quand on sait qu’on va la perdre ? Mais surtout, que signifie vivre « tout court » ? Williams, fonctionnaire de la mairie du Londres d’après-guerre, va malheureusement se retrouver confronté à sa raison d’être lorsque le médecin lui annonce qu’il ne lui reste plus que six mois sur Terre. Son premier réflexe est alors d’arrêter de se rendre au travail (comme par hasard) et de se tourner vers des personnes qui respirent la joie de vivre, justement. Mais d’autres chemins, plus inattendus, pourront également lui offrir une forme de salut.
Bill Nighy interprète très justement cet homme confronté au temps qui passe, aux regrets, au train-train qui a tout emporté sur son passage. Il affiche sur son visage cette austérité qui convient tant au personnage, ponctuée d’éclats de lumière jaillissant à propos, au gré des moments de reviviscence. Les rôles secondaires se montrent également convaincants, quoique plus classiques.
Très émouvant, le film ne bascule cependant jamais dans le pathos et on peut sans doute remercier le fameux flegme anglais pour cela. Le changement de point de vue au milieu du film y contribue également. La lumière et la manière de filmer sont tellement belles que quasiment chaque scène est un tableau et un régal pour les yeux. Sans grande promesse pour autant, pas de miracle ou de solution métaphysique au vide de nos vies. Simplement une évocation des petites choses que chacun peut accomplir à son humble –mais non moins utile- niveau. Une œuvre à visionner de temps en temps, pour ne pas risquer d’oublier.