Vivre libre
6.4
Vivre libre

Film de James Hill (1966)

Jusqu'à sa sortie en blu-ray, je n'avais jamais entendu parler de ce film, que je pourrais recommander à toute la famille. Car voilà l'exemple d'une histoire universelle, vue par le prisme d'un animal sauvage ; celui où l'enfant doit quitter le nid.
Virginia McKenna et Bill Travers s'occupent d'une réserve d'animaux sauvages au Kenya. L'homme va abattre une lionne, et recueillir ses trois lionceaux, qui vont être apprivoisés à la vie domestique. Deux d'entre eux seront relâchés, ne laissant que la femelle, prénommée Elsa, qui va vivre auprès du couple comme un animal de compagnie. Mais une fois devenue adulte, elle ne peut plus vivre en leur compagnie, et ils se résignent à la faire vivre dans la savane, avec beaucoup de difficultés.


Il est à noter que Virginia McKenna et Bill Travers étaient en couple dans la ville, et que cette complicité, cet amour se voit à l'écran dans la relation des personnages, notamment une scène assez drôle de sous-entendus où le premier raconte avoir fait de la boxe dans sa jeunesse. Elle répond à leur hôte qu'elle aussi... mais deux fois, le matin même ! D'ailleurs, ce film les a tant marqués qu'ils sont devenus adeptes de la cause animale, ont crée une fondation portant le titre original de Vivre libre, tout en restant ensemble jusqu'à la disparition de Bill Travers en 1994.


Étant donné que dans le film, le couple n'a pas d'enfant, on peut imaginer que Virginia McKenna doit beaucoup projeter dans sa relation fusionnelle avec la lionne Elsa, tout comme Bill Travers, et ce sont ces moments qui rendent le trio touchant. Contrairement à Roar, on ne voit personne de blessé, le tournage a été long mais pas dangereux, c'est une vision presque idéalisée de l'Afrique qu'on voit. Alors oui, il y a des animaux sauvages, les deux noirs qui servent le couple sont une vision dans le contexte de l'époque, mais l'histoire est vraiment centrée sur Elsa, dont on se demande si elle va retrouver ses pulsions de fauve une fois lâchée dans la savane.


Là aussi, il y a un aspect familial, à savoir qu'il n'y a pas de boucherie à l'image, les morts d'animaux sont hors-champ, d'ailleurs très beau travail de montage pour faire coïncider le champ/contrechamp, mais j'avoue avoir été séduit par ce que j'appelle une belle histoire. D'ailleurs, la première fois où le couple laisse Elsa seule dans savane pour qu'elle se réadapte à la vie sauvage prend aux tripes, comme s'ils laissaient tomber leur propre enfant.
Porté également par la très belle musique de John Barry, qui recevra un Oscar en plus de celui pour la chanson, Vivre est un conte initiatique, à base de fauve, comme on aimerait en voir plus souvent, qui ne néglige ni l'animal ni l'humain.

Boubakar
7
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le 17 oct. 2020

Critique lue 285 fois

6 j'aime

Boubakar

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