Film sans aucune aura médiatique ou publicitaire découvert par hasard dans mon cinéma de quartier, "Vox Lux" a attiré mon attention sur plusieurs points.


D'abord son affiche, intrigante, évoquant la musique, les concerts et un environnement irréel. Son titre aussi, en latin (pourquoi ?), et qui signifie "Voix de lumière/lumineuse", qui fait écho au nom de son personnage principal, Céleste. Si son descriptif semblait classique (la montée en puissance d'une jeune chanteuse et ses déboires), toutes les critiques s'accordaient sur le fait que le traitement ne l'était pas.
Enfin, en plus de Natalie Portman, c'est surtout le nom de Raffey Cassidy, jeune actrice découverte dans "Tomorrowland" de Disney et qui m'avait éblouie à l'époque et qui a achevé de me convaincre de donner sa chance au film.


Un choix que je ne regrette absolument pas.
"Vox Lux" paraît difficile à décrire. Ce que je suis certaine, c'est que j'ai aimé.
Les raisons sont plus difficiles à articuler.


Le film possède une ambiance bien à lui, et s'ouvre par une scène choc et déterminante pour l'ambiance et les motivations de Céleste, bien plus encore qu'on ne le perçoit quand on est plongé.e dans le film. Un moment d'ouverture tristement d'actualité aux États-Unis, et je ne suis même pas sûre qu'il parviendra encore à choquer une population tellement anesthésiée de toute évidence à cette violence.


En tout cas, il aura clairement marqué Céleste, qu'on découvre de jeune adolescente sur la voie du succès jusqu'à se hisser à sensation pop à la réputation sulfureuse et avec les scandales qui l'accompagnent.


Il y a un côté étouffant dans la réalisation, un peu "poisseux" et authentique qui contraste avec les paillettes que la musique pop est sensée évoquer. C'est une façon aussi de nous faire ressentir le trauma, de cette jeune fille qui a grandi trop vite et pleine de failles, et à quel point son univers part souvent en morceaux.
Le concert final (le seul du film d'ailleurs) vient contrebalancer tout ce mal-être, cette peine et cette douleur, et nous permet aussi en tant que spectateur.trice enfin une respiration avant de nous laisser partir.


Il y a aussi le traitement du trauma, à cet autre aspect de la vie de star, au-delà des problèmes de drogue ou d'alcool, la vraie douleur qui se cache derrière. Il y a aussi le professionnalisme de Céleste malgré sa douleur, et qui semble vraiment donner tout pour ses fans, même si elle blesse les gens qui l'entourent et elle le regrette énormément.
Il y a un côté vraiment difficile et touchant qui émane du personnage, aussi bien quand Céleste est interprétée par Raffey Cassidy que par Natalie Portman.


Je crois que "Vox Lux" est animé d'un équilibre délicat. Un film qui nous met mal à l'aise par son sujet, son ambiance et son traitement général, mais qui tient par une sincérité et une véritable émotion de la part de chacun, autant du côté des actrices et acteurs que du réalisateur.
Je sens une richesse dans ce film que je ne parviendrais à articuler qu'à travers une analyse plus approfondie de différentes scènes et de différents personnages, ce qui rend difficilement dans une chronique.


Si je n'ai qu'un conseil à vous donner, c'est de donner sa chance à "Vox Lux", parce que la seule certitude que j'en ai, c'est qu'il ne vous laissera pas indifférent.e, en bien comme en mal.

Therru_babayaga
7
Écrit par

Créée

le 10 juil. 2019

Critique lue 3.6K fois

8 j'aime

Therru_babayaga

Écrit par

Critique lue 3.6K fois

8

D'autres avis sur Vox Lux

Vox Lux
ffred
4

Critique de Vox Lux par ffred

Cela part pourtant bien. La première partie est violente et sombre promettant quelque chose de fort. Et puis le tout s'étiole petit à petit. On se désintéresse progressivement de cette histoire et de...

le 18 nov. 2019

8 j'aime

Vox Lux
Therru_babayaga
7

The Devil's Tears

Film sans aucune aura médiatique ou publicitaire découvert par hasard dans mon cinéma de quartier, "Vox Lux" a attiré mon attention sur plusieurs points. D'abord son affiche, intrigante, évoquant la...

le 10 juil. 2019

8 j'aime

Vox Lux
Frédéric_Perrinot
8

Portrait du 21e siècle

D’abord acteur, qui a notamment joué sous la direction de réalisateurs tels que Gregg Araki et Lars Von Trier, Brady Corbet passa pour la première fois derrière la caméra en 2015 avec The Childhood...

le 17 nov. 2019

7 j'aime

1

Du même critique

Old
Therru_babayaga
2

Les rivages de la vieillesse

Cher Monsieur Shyamalan, Vous savez, je n'ai rien contre vous à la base. "The Sixth Sense", "Unbreakable", "The Village", voilà, ce sont des films devant lesquels j'ai passé un bon moment. La fin...

le 22 juil. 2021

38 j'aime

Le Peuple Loup
Therru_babayaga
10

Mná na hÉireann

Jeune Robyn d'Angleterre, petit moineau à l'esprit aventureux et au tempérament fougueux, mais enfermée en cage par l'amour d'un père et la cruauté inhérente au monde. Sauvage Mebh d'Irlande,...

le 10 janv. 2021

22 j'aime

1

Dernière Année
Therru_babayaga
8

You got this, Kayla.

Ce film a causé des flashbacks. Des flashbacks durs à regarder en face. Je me suis retrouvée plongée à nouveau dans cet âge difficile où tout semblait possible et où rien n'allait en même...

le 10 mars 2019

19 j'aime