Cette critique est uniquement une réponse à la moyenne farfelue, tout intérêt est discutable.


Ce film a eu l'extraordinaire capacité de drainer mon énergie vitale. Ce n'est pas tant la durée (raisonnable) qui a volé mes années mais plutôt l'étirement excessif du sujet, conjugué à une absence de vie chez certains protagonistes et un traitement assez lisse finalement.

Comme son nom l'indique, l'histoire met en place le séjour de deux grand-parents chez leurs enfants, à Tokyo. Ils vont ainsi être confrontés au décalage entre leur ancienne vie de parent et celle d'invité. Leurs enfants ont en effet changé depuis, ils travaillent et peuvent difficilement prendre le temps de s'occuper d'eux. L'histoire est plutôt classique jusqu'ici, espérons que la réalisation vienne embellir le tout pour justifier le statut de chef d’œuvre.

C'était sans compter la succession de politesses et autres formules typées qui servent de dialogue pour chaque scènes. Ce film est une tranche de vie, d'accord, mais ça n'a pour effet que de révéler les pantins que sont ces gens et d'allonger l'histoire dans l'ennui le plus total.

Sou desu ka ?
Je l'aimais bien Ryû au début, avec sa démarche tranquille, mais à force d'user du même plan pour montrer la même expression, je ne peux plus. Chaque réaction de sa part, identique, a fini par faire apparaître des rides chez moi.
Je t'aime bien aussi Setsuko, mais tu en fais trop ici, la gentillesse est une vertu qu'il faut savoir modérer. En faite le problème est que le film ne dose pas ce genre de chose. Setsuko aurait pu mériter un rôle plus dense que celui de veuve attachée aux vieux.
Haruko amène certes des contrastes, mais elle en fait aussi presque trop. Cela manquait parfois de naturel.

C'est la première fois que je ne suis pas du tout convaincu par la réalisation d'Ozu, je commence d'ailleurs à être las des sujets traités et du casting régulier. Espérons que la fatigue est uniquement liée au Voyage.

(Je suis encore jeune, bordel ! Je n'ai pas besoin de voir un documentaire sur la retraite, rendez-moi mes années !)
Dagoni

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