Wai’s Romance que l’on peut également trouver sous le titre anglais Clown and Lady Inspector est un spectacle appréciable, tant on apprécie ce type de film mélangeant érotisme et genres éparses. Il ne faut pas aller chercher bien loin. Ce n’est pas du grand cinéma comme bon nombre de productions classées en Cat. III. Ici, Do Hoi-Sang livre des moments plaisants à suivre de façon détendue. Si l’on sait, bien entendu à quoi s’attendre. On passera ainsi comme souvent sur les facilités scénaristiques qui font mine d’incorporer un semblant d’intrigue à suspense. Wai’s Romance est surtout prétexte à offrir un divertissement enfantin mais pour adulte. On y narre l’histoire d’une success story lambda comme nous en montre de temps en temps (et en semble friand) le cinéma hongkongais. Wai Siu Pao a tout perdu. Il redémarre en bas de l’échelle. Son aplomb le fait passer de simple serveur à employé dans une société dont le patron le prend sous son aile. On agrémente le tout d’un érotisme bienvenu pour faire de lui un winner qui déjouera en plus les plans de malotrus. C’est cela Wai’s Romance. Une récréation qui nous oblige à être conciliant sur « tout » (ou presque) parce que pas sérieux. Et si certaines productions de l’époque (la grande majorité) jouaient également sur ce « pas sérieux », force est de constater que le spectacle était souvent navrant. Mais ici…


… et même avec un scénario ne valant rien, Do Hoi-Sang parvient à créer une « récréation » regardable. Ce n’est pas fameux, loin de là. Par ailleurs, on ne peut pas dire que sa mise en scène transcende l’ensemble. Le casting répond présent, sans non plus livrer de grandes prestations. Il serait d’ailleurs bien difficile pour elles d’y parvenir. Wai’s Romance n’est pas de ces films qui permettent à ses acteurs de s’exprimer. Les personnages sont stéréotypés et leur jeu doit se caler sur eux. Difficile donc de sortir du moule. Ils pourront à la limite briller lors d’une scène ou d’une situation faisant mouche. Toutefois ! Rien de tel ici (même Charlie Cho avec son pistolet à eau). Et pourtant, on se satisfait amplement des romances vite expédiées et censées livrer son lot de scène dénudées. A ce propos, notre « héros » se révèle très vite comme un véritable séducteur qui les fait toutes craquer. Il a une assurance lui permettant même de parler de lui à la troisième personne. Il aime ainsi scander son identité comme gage de réussite, surtout avec les femmes. Entendez par-là qu’il se conçoit comme un « super coup » au lit. Une chose qui se confirme si l’on voit l’enthousiasme des demoiselles. Si les scènes d’actions (fight et gunfight) ne sont pas fameuses et peu nombreuses, on s’en accommode également, toujours jusqu’à un certain point, cela dit. On s’étonnera tout de même de la « fausse fin », celle qui en temps normal aurait dû s’arrêter sur les « méchants » battus par les « gentils ». Le film continue sur… de la performance sexuelle tournée en dérision et dans laquelle un personnage montre une autre facette de lui.


Wai’s Romance déroule tranquillement ce qu’il a à nous offrir, entre humour de bas étage (une pensée pour la scène de tournage du film érotique), softporn et castagnes. Il est très loin de faire partie du haut du panier de la Category 3 mais il se défend sur certains points.


(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2013/01/23/wai-s-romance-1994-do-hoi-sang-avis-review/)

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le 1 avr. 2013

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