J'ai pas compris où ce film voulait nous emmener. Enfin, si, j'ai compris, mais c'est chiant et le traitement est un peu balourd.
On se situe dans un fort militaire dans un pays fictif, à la frontière de montagnes habitées par "les barbares". ça évoque un peu la conquête de l'ouest ou la conquête de la Sibérie, mais rien n'est nommé.
Le Magistrat qui dirige le Fort est un humaniste. C'est un homme doux et cultivé qui occupe son temps libre à s'intéresser à l'art local. Il a même appris un peu leur langue. A part quelques querelles mineures à trancher, le poste est plutôt une sinécure.
Tout change quand les dirigeants du pays se sont montés la tête comme quoi les barbares allaient bientôt attaquer, aussi un colonel de la police militaire est envoyé sur place (Johnny Depp). Il torture à tout va pour prouver que les barbares sont effectivement en train de planifier une invasion. Le Magistrat essaie de s'y opposer mais c'est peine perdue. Il ne peut qu'essayer de recoller les morceaux - notamment en recueillant et soignant une belle jeune barbare brisée par les tortures.
Finalement accusé de collusion avec l'Ennemi, le Magistrat est lui-même dégradé, humilié et brisé. En conclusion du film, les barbares se vénèr et s'apprêtent à mettre une pâtée aux envahisseurs (qui l'ont bien cherché).
En fait ce film me laisse perplexe. A la fois il y a quelques bons passages (les faux messages sur les bouts de bois par exemple), en même temps je trouve le propos d'une terrible simplicité. Le Magistrat est servi par un bon acteur. Il incarne le gentil absolu, poli comme un anglais, courageux, mesuré en tout, tentant en permanence de tout concilier...là où les autres soldats vont de l'ignorant lâche (Dudley Dursley) à la pire des ordures (le colonel), en passant par le complice qui ne vaut pas mieux (Robert Pattinson).
Certes on a évidemment envie de voir triompher le gentil, et certes on comprend bien que le film dénonce l'incompréhension mutuelle, la méfiance envers les "barbares", l'inadaptation des politiques voulues par les décisionnaires quand on les confronte à la réalité du terrain.... Mais c'est des choses qu'on a déjà vues 1000 fois au cinéma et dans la littérature ! J'ai failli intituler cette critique "A l'Ouest, rien de nouveau".
Et bordel, qu'est-ce que c'est mou ! L'affiche du film est trompeuse avec Robert Pattison et son fusil. On s'attend à un peu d'action, mais il n'y en a pas du tout.
En bref: pas réellement un mauvais film, le portrait réussi d'un humaniste lumineux. Mais on se fait chier quoi...