Wavelength
6.6
Wavelength

Court-métrage de Michael Snow (1967)

Wavelength fait partie de ces petites choses que ne nous apprennent que rarement les bouquins de cinéma. En grand amateur de Septième Art underground, il était indispensable que je tâte un jour ce que certains appellent le courant du futurisme. Je ne tâcherai pas de procéder à une exégèse du genre car Google est l'ami de chacun pour qui veut se renseigner. Mais si l'underground est une terre peu explorée des profanes qui recèle de choses particulièrement intéressantes, l'inverse est tout à fait vrai. Et s'il y a bien quelque chose que je déteste, c'est bien que l'on se foute de ma gueule. Chose qui s'est exactement passée hier. L'idée : filmer un mur durant 45 min. Voilà, n'est-ce pas vendeur comme concept ? Bien que je sois très ouvert d'esprit et que je louange l'éclectisme, il y a des barrières à ne pas franchir. Et ces 45 min ne vous raconteront absolument rien, ne mettront rien en scène. Le prétendu meurtre est effectué dans un hors-champ suffisamment vaporeux pour que l'on en vienne à se demander s'il a vraiment eu lieu.


Car si deux personnages feront irruption devant la caméra sans qu'ils ne fassent guère quoi que ce soit de pertinent, la véritable star est ce mur où ont été construites trois fenêtres qui nous donnent une vue de l'extérieur sur la ville. Le réalisateur va alors travailler sur l'image en modifiant les couleurs et les contrastes, la faisant transiter entre son aspect naturel, le noir et blanc, le sépia ou des teintes plus originales. Lentement mais sûrement, alors que la caméra effectue son incoercible rapprochement du cadre, une musique (si tant est que l'on puisse l'appeler comme tel) dissonante se fait ressentir. Désagréable au possible, on en vient à pousser un soupir de soulagement arrivé à la fin.


On pourrait venir me dire que c'est une expérience sensorielle, indescriptible et propre à chacun. Eh bien désolé mais ça n'a pas fonctionné d'un iota chez moi. Il n'y a rien de subliminal là-dedans, rien qui ne vaille un regain d'attention s'évaporant après la moitié de ce moyen-métrage dont on aurait aisément pu diviser la durée en trois. Je ne vois pas ce qu'il y a de sensoriel à se taper la vision d'un mur. L'immobilisme est une chose qui peut fonctionner si le travail et les idées sont probants mais quand ça ne marche pas, c'est la catastrophe assurée. Wavelength en fait partie et c'est malheureux à dire mais j'ai fini presque les 10 dernières minutes sur mon GSM à converser.


En conclusion, je n'en ai pas fini avec le futurisme mais il est clair que je ne suis clairement pas passé par la bonne porte d'entrée. On verra la prochaine fois.

MisterLynch
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le 13 mai 2021

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MisterLynch

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