On en viendrait à regretter sa semaine...

Excellent film qu'il faut apprécier à l'aune des productions de son époque. Deux ans avant Mad Max, qui fut pourtant parmi les œuvres pionnières dans le genre "déferlement réaliste de violence gratuite", Weekend sauvage a fortement marqué l'esprit de nombreux cinéphiles. Je ne sais pas s'il a été distribué en salles en France mais les fans ont pu profiter de l'édition VHS au début des années 80 pour le découvrir. Et alors ce fut une vraie claque. Le film met en scène une bande de dégénérés mi pirates, mi rockers, qui transforme un différend entre automobilistes en un weekend de dégradations et de tortures (plutôt mentales mais quand même). Le couple qui a eu le bonheur de croiser ces charmants personnages n'en est pas vraiment un puisqu'il s'agit d'un dentiste "bling bling" accompagné d'une jeune femme, simple connaissance de l'arracheur de dents, même si celui-ci a la ferme intention de l'accrocher au tableau de chasse de ses conquêtes, dans sa belle propriété. Le film raconte les retrouvailles, pas vraiment volontaires pour tout le monde, de l'ensemble des protagonistes dans la grande maison de campagne du dentiste. Petite précision : le groupe "d'invités" a décidé de remplacer le constat d'accident par un minutieux découpage en lamelles de la propriété. Tout cela se passe dans un sympathique climat d'allégresse, surtout pour les jeunes spectateurs cinéphiles du début des 80s, bercés de mélodies punk.
La destruction des biens matériels, ça va un temps, mais après il faut passer aux choses sérieuses...Sans déflorer l'intrigue, qui on l'a compris, n'est pas l'élément primordial, disons que le film s'oriente ensuite vers une sorte de "Dernière maison sur la gauche", version Wes Craven et pas son remake ignoble.
Donc le film s'intégrera parfaitement dans la cinémathèque des passionnés du genre. Au rayon des curiosités, on notera que le grand méchant en chef est joué par Don Stroud, qui incarne un curé (ou un pasteur, je ne sais pas trop comment on les distingue) dans Amityville, deux ans plus tard. Autre élément savoureux : les dernières images révèlent que la jeune femme n'aurait pas été insensible au charme du chef de la bande qui l'avait agressée pendant 1h30. Je ne pense pas que les féministes d'aujourd'hui auraient approuvé...

Bonner
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le 3 nov. 2018

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Bonner

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