Je mets un casque quand je fais de la moto, une cagoule quand il pince un peu.

Comme le disent régulièrement mon boucher et l'ami Rocco : « Oh mais ma 'tite dame, figurez-vous qu'y a un peu plus. J'vous l'mets quand même ? ».

En déballant beaucoup d'eux-mêmes, de leurs vies, de leurs fantasmes, et en s'éloignant d'un sujet « tremblement de terre » qui a retourné le monde civilisé et qui aurait demandé plus de sérieux, Abel et Gérard s'amusent à choquer le monde avec les derniers soubresauts de leur talent.
Le patron du FMI, la mine déconfite, Dominique Grosse-Canne, en t-shirt dégueulasse, des pinces aux mains, traité comme une raclure de la pire espèce. Un choc. Le futur président de la France traîné dans la boue par les Amerloques, balancé 24 heures sur 24 sur tous les écrans du monde, devenant le fond de commerce des chaînes info qui n'en demandaient pas tant. C'est sans doute parce qu'ils pensaient qu'on connaissait tous l'histoire qu' Abel et Gégé caricaturent à tout-va, l'un s'étalant de tout son long, l'autre filmant ça sans sourciller, comme un pote te filmerait un soir de beuverie et que tu gueules comme un âne, peut être pas méchamment à la base, mais le résultat est là. Embarrassant.
D'un film qui devait sentir le souffre, les compères nous infligent un objet souffreteux, où la forme télévisuelle, sans éclat, égale le fond, minable et qui sent l'envie de remplir leurs poches de billets verts en s'éloignant consciencieusement de toute forme d'art, sans trop se fouler.
Car, comme tu le sais, le cinéma nous offre parfois des œuvres d'art, ici, on est clairement devant une œuvre d'air.
Obélix joue DSK, avec sa bistousquette-clitoris, embarrassant dans le moindre de ses grognements, éructant plus qu'il ne joue. Ferrara qui n'a jamais été une Ferrari, toussote son non-cinéma, à charge , s'ingéniant à filmer le porc qui décharge.
Les mec font joujou avec leurs démons : le sexe, la misogynie, la drogue, le pouvoir et NY. Saupoudré d'une filet d'antisémitisme de comptoir, c'est aussi fin qu'un pichet de La Villageoise. Et ça ne raconte rien.

Tu sais dès la séquence pré-générique qu'ils partent dans la mauvaise direction et qu'ils t'embarquent dans leur galère. Il y a ce monologue où Depardieu t'explique pourquoi il a fait le film. Il déteste DSK mais surtout, surtout, les mecs qui n'arrivent à prendre du plaisir qu'en 6 minutes.
Un Depardieu éclatant d'intelligence, pointant avec pertinence le principal problème de son film. Des dialogues, un scénario et tout le tralalala, réglés eux aussi, en 6 petites minutes.
Un non-film.
DjeeVanCleef
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le 21 mai 2014

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DjeeVanCleef

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