Archétype du film à petit budget réalisé pendant la période "Covid", We’re All Going to the World’s Fair nous invite à une relecture des Creepypasta utilisant principalement des images issues de l'ère digitale (vidéos YouTube, conversations Skype, webcams...).

Débutant sur la réalisation par une adolescente d'un rituel face caméra pour entrer dans le World's Fair, le film convoque les légendes adolescentes de type "dis 3 fois dame blanche devant un miroir a minuit" les associant logiquement au digital dont l'intrusion dans nos vies ne nécessite plus d'introduction dans ce qui semble être une étude de la viralité.

Qu'est ce que The World's Fair ? Une sorte de réalité parallèle transformant ceux qui ont accompli le rituel de manière assez aléatoire. Oui, cela ne veut rien dire, c'est normal car The World's Fair n'existe pas, c'est globalement un Creepypasta autoentretenu par ses adeptes qui redoublent d'inventivité pour se faire peur (un peu sur le même principe que la fondation SCP). L'idée est plutôt bonne et l'aspect communautaire permet de montrer de nombreuses vidéos différentes nous permettant d'appréhender son importance à plus grande échelle, le personnage de Casey personnifiant cette envie d'exister de l'adolescent moderne : principalement poussée à la créativité morbide par l'ennui total que lui impose le monde qui l'entoure.

Au delà des images filmées qui souffrent de l'aspect webcam (et d'un criant manque de créativité) et ne sont aucunement agréables à regarder, la vitesse à laquelle on comprend tout ceci est le principal problème du film, pour être réellement aussi inquiétant que son affiche il aurait du nous laisser dans le doute : Casey trouve elle son rôle dans une grande mascarade ? Est-elle victime d'auto persuasion appuyée par cette mythologie globale ? Est-elle vraiment dans The World's Fair ? Malheureusement le manque de budget aura raison de toutes ces interrogations, rien de réellement inquiétant ne se produit dans les vidéos de cette jeune fille et il est très vite évident que tout est faux. Le seul truc qui soit réellement flippant est ce mec obsédé par elle qui prend des notes de tout ce qu'il voit dans ses videos mais si peu exploité qu'il ne représente jamais un quelconque danger à nos yeux.

Il interviendra pourtant longuement à la fin pour nous expliquer qu'en fait Casey avait été à The World's Fair, faisant basculer le film de la dimension de "film réaliste sur les Creepypasta de qualité moyenne" à "Film d'horreur éclaté au sol jouant sur un doute qu'il n'a pas les moyens d'entretenir" puisque l'absence de réelle teneur horrifique ou d'une once de crédibilité des images vues jusqu'ici détruit complètement l'effet de choc souhaité...

arthurdegz
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le 4 mai 2024

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