Depuis presque quinze ans, l'univers X-Men s'est étendu au cinéma, devenant l'une des plus longues et des plus riches franchises de tous les temps. Trois films, deux spin-off, un prequel et aujourd'hui ce Days of Future Past hybride qui mélange prequel, sequel et devient un quasi-reboot. Une franchise inégale qui a su se rattraper avec le précédent opus où nous faisions face à de jeunes X-Men alors au début de la création de leur crew.
Cette fois-ci, c'est Bryan Singer qui revient à la barre et qui prouve que lui seul peut efficacement donner vie aux mutants sur grand écran. Alternant donc entre la suite de L'Affrontement Final dans un futur apocalyptique et celle du Commencement où l'école de Charles Xavier fut dissoute, le scénario s'inspire du mémorable arc narratif "Futur Antérieur" de John Byrne et Chris Claremont... Voici donc Wolverine envoyé dans le passé pour empêcher les évènements qui conduiront à la mise en service des destructrices Sentinelles et à l'éradication de l'espèce mutante.
Dès lors, nous allons faire face à l'un des meilleurs films de la franchise, renouant avec les deux premiers opus qui savaient sagement doser action et histoire en béton. Ici, peu d'action, beaucoup de dialogues, mais une impressionnante cohésion qui nous absorbe et nous fait jubiler, le scénario ne nous prenant pas pour des buses en dépit d'obligatoires anachronismes dus aux précédents films que même le génial Bryan Singer ne peut rattraper.
Car si la pirouette scénaristique sur le voyage temporel (un véritable défi d'écriture) est plutôt bien amenée, restent quelques détails soit non élucidés soit d'ordre visuel (Peter Dinklage remplace Bill Duke dans le rôle de Bolivar Trask, déjà présent dans le troisième opus) qui empêcheront ce nouveau film d'être parfait. Garni de nouveaux mutants aux rôles aussi mineurs qu'essentiels à l'intrigue (dommage en revanche que Quicksilver soit aussi peu exploité), le long-métrage conserve avant tout ce côté dramatique voire politique puissant qui faisait la force du comics pour livrer un blockbuster aussi avare en scènes action qu'impressionnant lorsqu'elles pointent le bout de leur nez.
Le casting reste au top, en particulier les toujours aussi excellents James McAvoy et Jennifer Lawrence tandis que Hugh Jackman livre une prestation assez inédite de son personnage fétiche. Dommage en revanche pour Michael Fassbender, un peu anecdotique en Magneto qui joue le méchant aux motivations classiques. Ainsi, non dénué de quelques défauts vraiment pardonnables, Days of Future Past s'avère être l'épisode que l'on attendait tous, celui qui 'arrange' au maximum les bourdes du passé tout en nous proposant un blockbuster réussi débordant de nostalgie.