X-men est une licence qui se porte bien au cinéma. Deux sagas distinctes dont l'une est la préquelle de l'autre et une série spin off où Wolverine, son élément le plus populaire et badass, se la joue en solo. L'idée de mélanger ces trois entités et d'en faire un film X-men "ultime" est donc loin d'être saugrenue. Elle est même alléchante. Sauf que dans les faits, ce cross-over intra saga n'a rien de vraiment révolutionnaire puisque c'est tout simplement Wolverine qui va rendre visite aux acteurs de la préquelle pour changer le funeste présent des X-men.
Ah oui, là c'est tout de suite moins couillu qu'un vrai bon gros cross-over qui tâche avec de potentielles oppositions/coopérations entre les "jeunes" et les "vieux" ou l'idée de voir un jeune Wolverine impétueux et indomptable se griffer dans la joie et la bonne humeur avec son pendant du futur, tout aussi impétueux et indomptable mais aiguisé et affuté par des années de combats...et deux films stand alone au rabais. Soit une bonne raison pour le Wolverine du futur de tabasser sa version jeune pour le prévenir des écuelles à éviter dans sa carrière cinématographique...
Mais non, rien de tout ça dans ce Days of Future Past. Même pas de petits paradoxes temporels ou de minuscules failles spatio-temporelles fissurant de manière dramatique le continuum espace temps. Nope, Bryan Singer rend une copie académique d'une licence qu'il connaît parfaitement et sait porter sur grand écran pour offrir des divertissements de bonne facture. En effet, ce film est une valeur sûre en matière de blockbuster mettant en scène des super-héros et il n'y a vraiment pas grand chose à lui reprocher sur la forme. Effets spéciaux impressionnants, scènes de combat bien chorégraphiées, fan service au niveau du casting, scènes de bravoure parsemées ici et là; le cahier des charges est bien rempli.
Après, pour ce qui est du fond, ça dépendra de votre sensibilité et de vos attentes vis-à-vis de la saga. Personnellement je ne lis pas le comics et, d'une manière générale, je ne raffole pas des films de super-héros, même si j'ai toujours relativement apprécié ceux des X-men. Il n'empêche que je trouve cet opus décevant dans le sens où, comme je l'écris plus haut, il peut se résumer à Hugh Jackman dans son rôle fétiche qui débarque dans le passé. Les personnage du présent, qui sont dans le futur du point chronologique où se situe le gros de l'intrigue, ne font que de la figuration. Tornade passe en coup de vent, Omar Sy (si la France !) aimerait être aussi intouchable que la mutante pouvant se téléporter, on ferme l'oeil sur l'absence de Cyclope quand le Professeur X est, lui, bel et bien présent et Ian McKellen nous réinterprète Gandalf et son désormais célèbre "You shall not pass !" en voulant arrêter les Sentinelles lors de l'assaut final...
Bref, fan service et moments de bravoure sont au rendez-vous mais au-delà de ça, le reste du film est dans la droite lignée des films précédents; efficace mais trop académique. Et surtout, sans réelles surprises. Certes c'est amusant de voir Peter "Tyrion" Dirkmage être traqué pour devoir payer ses futures dettes qu'il contractera auprès des X-men mais son personnage n'apporte vraiment pas grand chose à l'intrigue. Donc voilà, si vous avez apprécié les précédents films et si les laïus d'Eric Lehnsherr, en mode "Magnéto, Serge !", à propos de la condition des mutants ne vous lassent pas, alors vous devriez vous y retrouver avec ce nouvel épisode des X-men. Par contre pour les paradoxes et les fissures dans les réalités du multivers, il faudra repasser...