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Et voilà, le fameux troisième épisode. Et le premier ratage de la saga. Pourquoi ratage ? Parce que le film ne décolle jamais vraiment. Il y a toujours cette idée de faire passer un message, mais là où les deux précédents réussissaient plus ou moins bien, ce troisième opus le noie dans un torrent d’action sans grand intérêt sinon le divertissement. On ne compte plus les personnages inutiles, servant juste à simplifier et arranger l’histoire (un mutant détecteur d’autre mutant, pratique ; un mutant qui se réplique, pratique ; un mutant qui est un ange, pratique à plusieurs reprise pour redonner l’espoir aux autres) ; ou tout simplement, les scènes inutiles qui au final, semblent être là juste pour que le film puisse arriver à au moins 1h30 (un blockbuster de super-héros de moins de 90min serait un scandale, n’est-ce pas ?).


La première moitié du film (jusqu’à la mort de Xavier, qui reste la meilleure scène du film même si en soit, c’est juste le minimum syndicale pour un truc aussi symbolique) a le mérite de tenter des trucs, de prolonger 2-3 trucs…Mais ça reste au final très superficiel. Les jeunes mutants tels qu’Iceberg, Malicia ou Kitty sont tout juste exploités (ces trois-là ont droit au triangle amoureux vaseux et inutile par excellence), et même les anciens en prennent pour leur grade.


La deuxième moitié du film n’est qu’une longue préparation ennuyeuse à l’action finale qui se révèle sans surprise


(whaouhou, Jean Grey meurt pour la deuxième fois, pas comme si elle mourait tous les 3 numéros dans les comic) ou décevante (Magneto perd ses pouvoirs ? Ah ben non. Qui trahit Magneto ? La femme éplorée (voyons Mystique, t’es bien supérieure à ce genre de truc). Le professeur Xavier est mort ? La bonne blagounette (bon au moins, je comprends ce qu’il fait dans Days of Future Past))


. Sans parler des dialogues qui sont d’un niveau affligeant. Une histoire très inégale donc avec un début qui vole pas bien haut et une fin qui percute le noyau terrestre tel un fléau.


Pour le casting, c’est la déperdition totale ! Le naufrage du Titanic. Aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est au final Famke Janssen qui s’en sort le mieux : toujours dans son jeu façon « armoire à glace », elle y ajoute cette fois-ci un penchant un peu psychopathe. À croire qu’elle a été castée dès le départ uniquement pour jouer le Phénix. Pour les autres : Hugh Jackman reste fidèle à lui-même, mais c’est nettement moins bon (ca y est, il tombe la veste), bien que les dialogues ne l’aident pas.


Le duo Stewart-McKellen est à des années lumières de ce qu’il avait fait jusqu’à présent, ils en ont même perdu leurs charisme (et puis McKellen a de ces répliques des fois…). Quant au reste du casting, ça continue à faire son taff. Peut-être un peu moins bien mais ça reste correct. Quant aux nouveaux arrivants, à part Kelsey Grammer et Ellen Page, c’est complètement désespérant du début à la fin, pas une seule once de crédibilité.


Le plan technique est au final ce qui fonctionne le mieux dans le film, et révèle ce qu’il est principalement : un divertissement grand public spectaculaire. Je suis un peu moins fan de la musique, dans le sens où elle est moins marquante que dans les autres, mais elle est épique et accompagne donc l’action comme il se doit (sombre lorsque Magneto part à l’assaut d’Alcatraz sur son Golden Bridge volant ; épique et libératrice quand Angel prend son envol). Les effets spéciaux sont plus spectaculaire que jamais, ça y’a pas à redire. La mise en scène reste dans le même ton, à savoir filmer le divertissement épique. Elle réussit son coup, avec ses grands plans larges, ses pseudos plans séquences lors du combat final…Mais en soit, pas de grande prise de risque et ça ne transcende pas plus que ça l’histoire.


Bref, un troisième épisode bien en deçà des deux précédents, une « conclusion » qui, avec son titre déjà foireux dès le départ, ne réussit pas à décoller et qui plonge donc la saga dans la médiocrité. On fait simple, on fait de l’action avec des mutants et on perd la consistance et le message des deux précédents films (la dualité Xavier-Magneto quasi-absente en est la plus belle illustration).


Alors ouais, y’a ce développement de la mutation, maladie ou non ?, mais en soit c’est superficiel et la façon dont ça a été traité le rend sans grand intérêt. Alors c’est peut-être pas la daube infinitésimale qu’on peut décrire ici et là selon moi ; mais ce film a effectivement d’innombrables faiblesses au niveau de l’histoire, et le casting est si désespérant, qu’il ne réussit pas au final à être un bon divertissement.


C’est le genre d’épisode qui détruit l’édifice de la saga qui avait construit jusqu’à là.

Créée

le 8 avr. 2016

Critique lue 243 fois

vive_le_ciné

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