Tourné avec un budget dérisoire, Zombie 108 est le troisième film du réalisateur après Gangster Rock (2010) et le sympathique Buttonman (2008). Autant le dire tout de suite, il y a beaucoup de mauvais pour très peu de choses bonnes dans le film, la faute sans doute à un mélange bien trop indigeste de choses déjà vues et revues dans d’autres films, des incohérences scénaristiques et / ou temporelles, et des acteurs franchement pas bons.
Alors c’est sur, pour un petit budget, l’ambiance d’un Tai Pei dévasté est plutôt bien retranscrite (quoi que parfois un peu trop numérique à mon goût) et ce dès la première scène qui nous rentre direct dans le vif du sujet : une ville infesté de zombies. Jusque là, c’est du classique, sauf que le réalisateur s’est amusé à mélanger plein de choses pour un rendu final complètement raté.
On a donc droit à des giclées de sang, un black yamakasi qui ne se déplace qu’en sautant partout (pourtant Besson n’est pas à la production !), des plans nichons à la pelle (et même du nibard zombie…), du kung fu filmé avec les pieds, des dialogues creux, un montage qui pique les yeux, une histoire d’un pervers qui fait des expériences sur des femmes et qui produit de l’électricité grâce à des zombies (si si !), un copier / coller d’un plan du film français La Horde où deux mecs sont sur le toit d’une voiture entouré de centaines de zombies, et même un final qui aurait pu sortir d’un film japonais gore avec membres atrophiés dans le pur style Meatball Machine.
Sur le papier, ça sonne comme un bon gros nanar qui permettrait de se fendre la poire… mais en fait pas du tout, c’est même plutôt chiant et pénible à regarder malgré la faible durée du film. Là où Buttonman, son premier film, réussissait à poser une ambiance bien particulière, ici ce n’est qu’un enchainement de scènes mis bout à bout sans se soucier des problèmes scénaristiques ou temporel que cela pourrait causer. Des persos disparaissent comme ça, par magie, comme si l’acteur avait décidé de quitter le tournage suite à un problème ; citons également la scène principale censé se passer 108h après le reste du film mais pourtant 24h avant on y retrouve des persos qui n’ont rien à faire là vu qu’ils sont censés être là plus tard (ce n’est pas très clair mais si vous le regardez, vous comprendrez)… ou encore des persos bizarres (le psychopathe japonais) qui tombent comme un cheveu sur la soupe et qui ne servent strictement à rien.
Mais si ce n’était que ça… Certains acteurs sont à la limite de l’amateurisme, à tel point que sur certaines scènes où ils sont poursuivis par des zombies, on les voit rigoler à l’écran, comme si suite à un fou rire, ils n’avaient pas eu le temps de retourner ces scènes… Alors c’est sur, on est content de revoir ces bonnes vieilles têtes de Jack Kao (Full Alert) ou encore Tai Bo (Project A), mais ça ne suffit pas… Et je ne vous parle même pas de ces passages à l’eau de rôle où deux personnages vont s’avouer leur amour (mais qu’est-ce qu’on s’en fout !) ou qu’un chef mafieux bien bourrin va devenir tout sanglotant lorsqu’il va devoir tuer sa femme devenue morte-vivante… Tout simplement ridicule, quoi que rigolo au 3ème ou 4ème degré…
C’est dommage car il y avait moyen de faire quelque chose de sympa, mais le réalisateur se plante à tous les niveaux. Seule la BO du film est plutôt sympa pour qui aime le style métal avec des chansons bien bourrines, mais c’est à peu près tout. Zombie 108 est un film à oublier si vous ne voulez pas perdre 1h30 de votre temps. Et c’est un adorateur de tout ce qui touche à la culture zombie qui vous dit ça…
