Zombillénium
6.6
Zombillénium

Long-métrage d'animation de Arthur de Pins et Alexis Ducord (2017)

On propose beaucoup mais on montre peu

L'un des problèmes que je rencontre quand je critique une adaptation, ce n'est pas tant à faire la part des choses entre ce qui était dans l’œuvre et ce qui ne l'est pas pour évaluer l'adaptation sur sa capacité à être ou non une bonne œuvre, vu que je fais en sorte de voir l’œuvre adapté AVANT de voir l’œuvre original, mais plutôt dans le fait de discerner les erreurs de l'adaptation et les erreurs de l’œuvre originales. Dans le cas de Zombillénium, si je sais que le film a des erreurs, je ne sais pas si c'est à cause du média de base, ou si c'est les réels erreurs du film, mais quoi qu'il arrive ces erreurs sont présente et même si l'expérience était plus que sympathique, elles font tâches au tableau.

Disons que le film tient sur des railles assez bien codifier. On les a déjà vu mais au moins elles sont très bien faite, on nous présente en plus un univers vraiment intéressant, les personnages sont attachant, et en vrai on pourrait se contenter de ça. Cependant le film a des moments que je ne saurais expliquer où le film fait des choses vraiment bizarre. Il y a une scène où t'as la sorcière qui se fait attaqué par un doyen du village armé de son fusil à pompe (pas juste un fusil de chasse, c'est littéralement un fusil à pompe), et après qu'elle ait évité une attaque du doyen, elle pousse une exclamation pour réagir au fait qu'elle s'est fait tiré dessus, et cette exclamation est en anglais. Et là où on pourrait se dire "Ouais c'est juste une exclamation" mais la façon dont c'est joué et avec l'accent qui est utilisé dans un anglais parfait, ce qui semble être une exclamation se transforme vite en réplique et tu te retrouves assez désorienter par la proposition. Plus loin, on a une scène où le héro joue du blues sur une guitare. Sans forcément rentrer dans un gros débat sur comment est la scène parce qu'on va en reparler après, mais le morceau est sympa, on a un instant sympa, et là où on va se dire que ça va se finir tranquillement en vue de la charge émotionnel qu'elle transmet, au final elle va se terminer de manière comique avec un mec qui va gueuler du dessus "Vous avez pas finit de jouer ???". En soit ce n'est pas une mauvaise chose mais c'est assez déroutant, enfin dernier truc assez déroutant. C'est comme la scène où le directeur va descendre au -99e étage, et où il va être salué par tous les zombies, et le chant des zombies est le chant des supporters du RC Lens, c'est même pas une vanne. Évidemment ils vont pas garder les mêmes paroles mais l'air est le même, et quand on sait d'où vient l'air, ça devient assez drôle alors que la scène ne demande pas forcément ça. Mais à part ça le film a de réel atout dans son décors, ses gimmicks de personnages, dans son histoire aussi qui tient la route et nous fait pas ennuyer une seul seconde. Seulement voila, on a quelques approximations qui viennent noircir le tableau.

L'énonciation des problèmes de ce film peut paraitre assez décousu mais c'est normal parce qu'en vrai le film n'a pas de problème sévère, surtout une accumulation de petit problème qui, ajouté au caractère assez déroutant de certaines scènes cité plus haut, font que cela entache ce côté assez déroutant qui parait comme un manque de maitrise. L'un des premier problème qui est celui le plus flagrant, c'est le personnage de la maitresse d'école qui n'a aucune forme de cohérence, pas un atome de bien fait. Mise à part son design qui est assez cool, je dirais que dans son caractère, dans sa manière d’interagir avec le monde qui l'entour, et même parfois son jeu (le personnage par rapport à l'histoire, pas forcément le doubleur qui joue le personnage), ce personnage n'a rien de bon. C'est un personnage constamment dans l'excès, dans un surjeu constant, assez grotesque dans ces traits, et à chaque fois que ce personnage apparait à l'écran, à part pendant une scène abrupte où elle dit une réplique, le personnage ne fonctionne pas. Ensuite l'un des plus gros défauts que j'aurai à dire sur le film c'est son mixage son et et son sound design en général qui est assez chaotique pendant tout une parti du film. Toute la première parti est assez bonne quoiqu'un peu inaudible, mais ensuite on n'a beaucoup de mal à gérer les scènes d'actions, mais surtout un truc qui m'a rapidement agacé c'est sa gestion des titres musicaux et de ces bandes sons qui sont une fois sur deux lancés trop tôt. Ce qui fait que des fois on a des scènes où l'on commence avec une musique au rythme assez tranquille pour commencer, mais qui d'un coup va prendre sa dose de caféine et va augmenter de rythme en même pas deux secondes. Certaines phases sont assez forcé comme le fameux moment de blues où le mec part d'un état d'esprit assez saint et va tout déballer de sa vie personnel en deux secondes sans aucune explication, le concert des vampires qui commence tranquillement et qui va tout de suite enchainer en mode battage de couilles avec le squelette qui va se permettre un refrain parce que c'est cool... mais bien introduit c'est mieux. Alexie Tomassian qui essaye de se débattre tant bien que mal avec ce qu'il a mais n'y arrive pas vu qu'il a mal été casté ou dirigé, je sais pas trop, est-il qu'il sait jouer des méchants et des personnages de type connard et peu fréquentable, mais là ça va pas. Ça fait toujours plaisir de l'entendre mais vaut mieux l'entendre sur des personnages où on le sent à l'aise parce qu'ici il n'est pas sur un registre qu'il maitrise, le méchant était peu être un peu trop sérieux ou trop peu fournis pour lui offrir une véritable opportunité. Mise à part quelques Deus Ex Machina qui passent pas trop et certains moments de flottement où le film impose des règles qu'elle n'explique pas comme le tatouage de la sorcière qui apparait quand ça arrange ou même l'exposition au soleil de certains vampires qui sont en plein jour sans réellement en avoir quelque chose à faire, je dirais que le plus gros problème du film reste son manque d'ambition par rapport à tous ce qu'elle propose. Déjà le personnage principale est contrôleur des normes, rien que dans le nom de son métier il y a énormément de choses à faire parce que cela veut dire que c'est quelqu'un qui cherche avant tout à ce que tout reste encré dans une certaine norme et pas dans des lois qui peuvent lui échapper. Sauf que le film t'expose une possible issue au film, mais ne s'y aventure jamais. Le fait d'avoir des zombies qui sont moins bien classé socialement par rapport aux vampires ? Non plus, on fait quelques remarques sur le racisme du personnage de Tomassian et on peut oublier. La présence paternaliste trop éloigné qui doit apprendre à se rapprocher de ce qu'il a mis de côté (à savoir ces enfants) ? Non plus, on n'a jamais le sentiments que le père ait réellement négligé sa fille, même si la scène du bar et la scène d'ouverture donne à penser le contraire, cette option là aussi on peut l'oublier. C'est ça le réel problème: On propose beaucoup mais on montre peu, mais surtout on est beaucoup moins assuré techniquement. Le film reste très bon malgré tout, mais il mériterait à être plus maitrisé dans son exécution.


11,25/20


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Youdidi
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le 21 avr. 2019

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