Diablo III par Bastenix

Finalement, pour son grand retour sur la scène vidéo ludique, le seigneur de tous les démons nous offre deux visages :

jusqu'à la difficulté "enfer" 9/10 : un hack-n-slash aux petits oignons, rapide et fun, ou l'impression de puissance est permanente : chaque fois que tu cliques ça pète, ça tremble, t'en prends plein les mirettes au moindre squelette bashé, c'est royal. Les golds tombent par milliers, tu changes de matos tous les 5m et après une bonne suée à plusieurs (parce qu'à 4, on s'régale bien il faut le dire), on termine la soirée par un peu de shopping à l'Auction House, ou pour quelques pièces on échange son stuff déjà surpuissant par ce que les générateurs de blizzard ont pu pondre de plus "abusay" *Joie* Cerise sur le gateau, les boss sont colossaux et parlent avec une grosse voix, et leurs attaques ont de quoi faire craquer tous les épileptiques à 100m à la ronde.

Bref, on en redemande, et c'est addictif comme une sale drogue. Notre péché de gourmandise est presque assouvi, à l'ecoeurement : on en veut plus, on en a plus et maintenant, tout de suite.

Et puis arrive la suite, qui nous tombe dessus sans trop prévenir, comme une vieille déprime :

Difficulté, Armageddon, lvl60, la fin du fun, 5/10 : après quelques dizaines d'heure de jeu, la ça se corse sévèrement...fini la promenade, on doit commencer à jouer avec les deux mains (ouch). On réfléchit son stuff, on peaufine ses compétences, on bosse la stratégie et on transpire dur sur sa souris : c'est plutôt sympa et ça réveille le PGM qui sommeille au fond de nous. Seulement nous qui avions été habitués à une grosse carrotte en or massif derrière chaque mob, on reste vite sur sa faim : l'Or? ahah mais maintenant c'est 3 soirs de farm pour avoir de quoi changer une bagouze mon ami! Les loots? autant de chances que de gagner au loto. Le challenge alors? Bah ça reste les mêmes mobs, les mêmes boss, les mêmes cinématiques que celles que tu viens de te coltiner déjà 3 fois: et pas plus malins, juste plus forts. Pas de récompense pour les braves, rien qui vaille le coup de de dire "je suis arrivé au bout, et j'ai VU fils, de mes propres yeux".

Bref, alors qu'on monte crescendo et avec le sourire vers un nirvana doré, on tombe dans un grand rien. La dernière porte s'ouvre sur le début, encore et encore, et le challenge (corsé) de finir le jeu n'est pas récompensé. Telle une asymptote qui tend vers zéro, la flamme s'éteint petit à petit, au lieu de converger vers un climax auquel on a cru un temps.

Bref la durée de vie c'est bien, savoir finir un jeu c'est mieux...

Maintenant on attend sans vraiment d'euphorie la classique extension qui viendra dans quelques mois souffler sur les braises presque éteintes, pour nous faire ressortir les armes en souvenir "du bon vieux temps".